Blues |
Vingt-et-unième album, quarante ans de carrière. Le temps est venu pour Walter Trout de revenir aux sources et d’enregistrer l’album de pur Blues qu’il menaçait d’enregistrer depuis bientôt cinq ans! L’homme qui se décrit toujours comme ‘trop rock pour les fans de blues et trop blues pour les fans de rock’ nous prouve une fois encore sur cet album que les deux ne sont pas incompatibles, quand on jette aussi son coeur sur la bande magnétique. Trout chante, mieux que jamais, des textes qui touchent par leur profondeur, qu’ils parlent du star system, de la soif de l’argent, de l’addiction ou de sa mère décédée. Son jeu de guitare est toujours un pur ravissement, mélange de flash et de feeling comme peu délivrent. Tout ça est parfaitement résumé dans le morceau qui ouvre l’album, ‘Saw My Mama Cryin’. Quatorze titres en tout, de la ballade en mineur (‘Lonely’, ‘Recovery’), du rock appuyé (‘The Sky Is Fallin’Down’, ‘You Can’t Go Home Again’,’Brother’s Keeper’), du Blues roots de chez roots (‘Blues For My Baby’, ‘Lifestyle Of The Rich And Famous’), du shuffle à faire éteindre la télé et taper du pied (‘Turn Off Your TV’), de l’acoustique à faire pleurer (‘All I Want Is You’). Cet album est sincèrement un des meilleurs de la carrière du natif de New Jersey, un musicien totalement mature et au sommet de son art. Tout ça se termine sur une prière magnifique, ‘Pray for Rain’. La notre sera que Walter Trout continue de délivrer de telles merveilles pendant longtemps encore, des blues qui nous réchauffent dans cette époque confuse.
Paris-Move
En ce début du vingt-et-unième siècle, ce n’est plus le mot Blues qui peut qualifier le genre musical en question, mais plutôt le terme générique de Walter Trout! Car le nouvel opus dont il nous gratifie ici est un modèle du genre. Riffs saignants, soli infernaux, gémissements guitaristiques et soupirs en six cordes sont présents pour évoquer ce que les plus grands orgasmes instrumentaux doivent être! Et encore n’ai-je encore rien dit de la voix du musicien qui colle si bien avec les lignes musicales. Avec un vingt-et-unième album en ce début du vingt-et-unième siècle, hé oui, le vigoureux soixantenaire démontre à qui pourrait encore en douter que le Blues est ‘still alive’…!
Celui qui officia avec Percy Mayfield, John Lee Hooker, Canned Heat ou le John Mayall’s Bluesbreakers en compagnie de Coco Montoya, a encore eu l’occasion, depuis qu’il vole de ses propres ailes, d’affuter ses Stratocasters. Aussi bien avec le Walter Trout Band que le Walter Trout and the Free Radicals ou le Walter Trout and the Radicals (sans le Free, c’est à noter), il poursuit sa quête d’un blues authentique et épuré, après des échappées vers le Power ou le Hard. Depuis 2008 l’artiste signe ses galettes de son seul nom, Walter Trout, car autant faire simple. Le guitariste a consolidé ses marques avec les musiciens du combo qu’il fréquente depuis déjà quelque temps: Sammy Avila aux claviers, Rick Knapp à la basse et Michael Leasure à la batterie. La guitare acoustique dans des morceaux comme ‘Never Knew You Well’ ou ‘All I Want Is You’ apporte également un éclairage supplémentaire à ce feu d’artifices qu’est Blues for the modern daze. C’est la sixième galette que l’artiste signe pour Provogue, et celle-ci est appelée à rester dans les annales comme étant celle qui marque le retour de l’artiste au blues pur blues! Il souhaitait célébrer Blind Willie Johnson pour sa pureté, sa spiritualité et son authenticité, il suffira d’une seule écoute pour qualifier le nouvel opus du guitariste des mêmes qualificatifs.