| Southern rock |
Parmi les prophéties les plus improbables, il en est au moins une dont la réalisation aura réussi à coiffer au poteau celle du retour du Fils de l’Homme à la veille de la fin des temps: “the South will rise again”. Il semble effectivement que l’on y soit, puisque après vous avoir présenté le dernier opus en date de Blackberry Smoke (You Hear Georgia: chronique à retrouver ICI, sur le site PARIS-MOVE), voici à présent celui de l’une des formations les plus prisées pour assurer leurs premières parties en tournée, The Steel Woods. Outre l’accent local à couper au Bowie-knife, s’il est une caractéristique déterminante du southern-rock, c’est bien ce three-steps hérité de la country. Depuis le “Whipping Post” que Gregg Allman légua à sa propre fratrie (à écouter en Live au Fillmore East le 9/23/1970, ICI) et le “Simple Man” de Skynyrd (à écouter en Live At The Florida Theatre, en 2015, ICI), ces valses électriques sont en effet l’apanage réglementaire de tout combo érigeant les armes confédérées en fond de scène. Âpres au dogme, The Steel Woods en délivrent carrément trois d’affilée en introduction de leur troisième album à ce jour. Et persistent et signent, avec leur reprise burnée à souhait du “I Need You” de la bande à Van Zant (choruses de twin-guitars inclus), leur propre “Aiming For You” en antépénultième, ainsi que la plage titulaire pour conclusion. Le genre de ternaire viril au tangage duquel les long haired cowboys et leurs légitimes old ladies font tourner dans la poussière leurs longues robes de chez Ingalls et leurs boots éperonnées. Entre deux viennoiseries, ils trouvent moyen d’intercaler deux ballades boisées au coin du campfire (“Ole Pal”, “Run On Ahead”), voire quelque ruade hâbleuse typique du cru (“Baby Slow Down”). Depuis leur fief de Nashville, ces real men poussent le mimétisme jusqu’à inaugurer avec cet album leur propre monument aux morts, puisque leur guitariste fondateur, Jason “Rowdy” Cope, est décédé dans son sommeil (à 42 ans seulement), non sans avoir eu le temps d’approuver in extremis le mix de cette rondelle. Encore un qui a dû rêver trop fort, comme le chantait Bashung dans “Vertige De L’Amour”… “On est dans l’Ouest, ici. Quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende“ (John Ford, “L’Homme Qui Tua Liberty Valance”).
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, June 3rd 2021
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The Steel Woods – All of Your Stones (Official Music Video):
https://www.youtube.com/watch?v=pWf_FuuHRLQ
The Steel Woods – I Need You (Featuring Ashley Monroe):
https://www.youtube.com/watch?v=GCpHRIDMmLg