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Voici quelques semaines seulement, un trio de saxophonistes ténors de Chicago (Scott Burns, John Wojciechowski et Geof Bradfield) nous gratifiait d’un très bel album (“Tenor Time”, chronique ICI). Issu du même État (et bien que désormais membre émérite de la scène de Kansas City, après une douzaine d’années au cœur de l’effervescence new-yorkaise), un autre sax ténor nous adresse à son tour une carte postale depuis la Windy City. Avec ce sixième album en tant que leader (et bien que seul instrumentiste à anches à bord), le jeune Adam Larson n’en assume pas moins un autre point commun avec l’œuvre de ses trois collègues précités: il en partage le même contrebassiste, l’éminent Clark Sommers (qui y assure en outre 40% des compositions). C’est néanmoins Adam Larson en personne qui signe le “Angolan Babysitter” introductif, dans une veine hard bop empreinte de l’africanité que son titre indique. Le drumming de l’exubérant Dana Hall y trouve matière à s’exprimer, y prenant même un premier solo entre Art Blakey et Chico Hamilton. Sommers aligne ensuite un triptyque qui s’ouvre sur le swing mélancolique “The Time You Forgot You Knew”, et se prolonge jusqu’à “In Waiting” via le “Kansas To Chicago” de circonstance. Nos comparses adaptent ensuite le “We See” de Monk , démonstration si besoin était que les compos de Thelonious ne se cantonnaient pas à son seul instrument de prédilection. Au registre des covers figurent aussi le “Twirl” de John Wojciechowski, ainsi que le standard “Portrait Of Jennie”. Une bien belle galette post-bop, témoignant de la maturité d’un jazzman n’ayant pourtant dépassé la trentaine que de peu (mais secondé par une section rythmique top notch). Si son brelan de compositions personnelles n’a rien à envier à celles de son comparse à quatre cordes, c’est surtout la grande complicité de leurs interprètes qui en élève le débat.
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, March 27th 2022
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