SYLVIE LEWIS – Lives Wisely

Clover Music Group
Americana
SYLVIE LEWIS - Lives Wisely

Les fanas d’anagrammes (distincts, ne serait-ce déjà que par leur distinction, de ceux de contrepèteries) salueront comme il se doit le titre de ce nouvel album de Sylvie Lewis. En effet, faîtes le test: “Lives Wisely” est l’anagramme parfait de son état civil (mais aussi, sans aucun doute, sa profession de foi, tout comme Mr Mojo Risin’ le fut pour Jim Morrison). Après avoir initialement étudié auprès du Berklee College of Music, celle-ci se prit de passion pour le songwriting, et désormais basée à Brighton (après avoir vécu quelque temps à Rome, où elle se produisit au sein de L’Orchestra di Plazza Vittorio), elle reprend sa carrière solo avec ce cinquième album (son premier en dix ans). Si la disparition de son ami et producteur Richard Swift la déstabilisa (de même que Nathaniel Rateliff, également chroniqué ICI), sa rencontre avec Jonah Tolchin et Joe Harvey-Whyte a manifestement contribué à la rassurer au cours de ces sessions londoniennes. Entre honky-tonk et swing lounge jazz (donc guère loin de Norah Jones), cet album s’ouvre sur le craquant “Call Me When it Rains (Mike’s Song”), où les balais de CW Jones, la contrebasse de Tom Sansbury, le piano de Chris Joyner et le cornet de Jesse Neuman sertissent un écrin ad hoc pour le timbre sensuel et chaleureux de Miss Lewis, dont “If Tears Were Diamonds”, “Make You Love Me” et “I’m Gonna Leave You With A Love Song” (où s’illustre aussi la pedal steel de Harvey-Whyte) confirment l’évident pouvoir de séduction. Co-signé avec Marit Larsen, “You Give Slience A Bad Name” rappelle le registre des débuts de Suzanne Vega, de même que l’élégiaque “We Belong To Summer” et l’urban folk “Everybody Wants To Begin”. Sylvie s’accompagne seule au piano sur le poignant et dépouillé “Famous To Me” (qu’elle co-signe avec Jude Johnstone), et à la guitare acoustique sur “Ordinary” et “More Lies Than Christmas”, évoquant les débuts de Joni Mitchell. Méticuleusement arrangés, ces dix nouveaux originaux (auxquels s’ajoute la cover du “Speed Of The Sound Of Loneliness” du regretté John Prine) témoignent du talent d’une singer-songwriter aussi sensible que perspicace, dont les quelques co-writers ici créditées s’avèrent toutes féminines.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, February 12th 2025

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