Sir Oliver Mally – Ol’ Dogs, Nu Yard

Office4Music - Hoanzl
Blues

Il est des albums pour lesquels il faudrait songer à ne plus faire de chroniques tant la qualité de ces opus vous mettent sur le cul, tant le niveau des artistes qui les proposent est proche du sublime, du divin, tant la qualité émotionnelle des chansons vous tordent le cœur comme un vieux torchon.

Il est des albums pour lesquels les mots sont superflus et pour lesquels seul un qualificatif peut suffire, seule une larme peut traduire la densité de sensations éprouvées à l’écoute des titres proposés.
Il est des albums qui devraient tourner en boucle sur les radios, jusqu’à la fin des ondes, la fin des temps.
Il est des albums qu’il est interdit de louper, sous peine d’avoir raté sa discothèque, sa vie de fan de musique, si ce n’est sa vie, tout court.
Il est des albums pour lesquels les foules devraient se lever, en silence, avec respect, en communion avec l’artiste pendant que celui-ci vous offre son cœur, son âme. Il est des albums qui sont paix et amour à la fois, soleil et nuit, feu et air, eau et terre. Il est des albums pour lesquels on quitterait tout, pour rester seul, le temps nécessaire pour s’en imprégner, pour les vivre jusqu’au bout de soi-même. Pour ne faire plus qu’un avec la musique telle qu’elle vous est offerte.
Il est des albums qui… Et celui-ci, tout simplement, est de la race des ces albums là. Un des rares opus qui méritent le label d’indispensable tant il vous remue les tripes comme peu d’autres ont pu le faire.
Cet album, c’est ‘Ol’ Dogs, Nu Yard’, signé Sir Oliver Mally.
 
J’en vois qui ricaneront en se disant que le beau gosse en couv du digipack se la joue fier d’être un zikos play boy au profil d’acteur et que du coup, le mec se la colle ‘Sir’, comme s’il avait été anobli par la Reine. Mais en réponse à cette ridicule remarque, je vous offre les 10 titres alignés sur ce CD: neuf compos signées ou ci-signées Oliver Mally et une reprise de Lou Reed.
 
Dès le premier titre, ‘Butterfly Girl’, c’est la baffe, l’énorme baffe, avec une chanson remplie de couleurs musicales étonnantes en ligne directe du dernier opus du bonhomme, ‘Candystore’, excellent, par ailleurs, mais qui bénéficie ici d’un plus incontestable avec la présence du guitariste et arrangeur Martin Moro.
Martin Moro, c’est non seulement un guitariste à la technique époustouflante, mais aussi un joueur de mandoline, de basse, de piano, de percus, de banjo, de bouzouki, de dobro,de claviers, et j’en passe, pour ne pas faire trop long. Le déclic entre Martin Moro et Oliver Mally Mally s’est fait lors d’un concert d’Oliver, fin janvier, dans une petite salle et devant un auditoire restreint. Après quelques titres, Martin s’est levé et a quitté la salle…, mais il a recontacté Oliver quelques jours plus tard, lui expliquant qu’il avait adoré le style de blues de Oliver mais qu’il avait du quitter le concert pour raison de santé.
La suite, ce furent des moments de collaboration intenses en studio, des enregistrements retravaillés jusqu’à finaliser dix titres que tous deux décidèrent de proposer sur un album. Ce sont ces dix titres que Oliver Mally vous propose sur ce ‘Ol’ Dogs, Nu Yard’.
 
Les neuf compos sont non seulement originales mais superbes, exquises, ave ces arrangements incroyablement beaux dus aux instruments joués par Martin Moro, notamment. Les ballades telles ‘Love is a Devil’ ou ‘Dreamer’s Lullaby’ vous emportent dans des voyages où calme se mêle à sérénité. La voix de Oliver Mally est toujours aussi envoûtante, chaude et prenante, et elle ne vous lâche plus, que ce soit ensuite au travers d’une très belle ‘Lovers’ Waltz’ commencée a-capella ou de ce superbe ‘So It Goes (2nd Turn)’ de plus de sept minutes et qui pourrait sans problème être chanson générique d’un grand, très grand film d’amour. Sans doute la chanson la plus belle et la plus prenante de cet opus dont on ne peut, on ne doit, oublier l’exceptionnelle version de ‘Perfect Day’, une chanson signée Lou Reed, et l’autre énorme titre de cet album, le dernier du CD, comme si le beau gosse autrichien avait prémédité son coup fatal, ‘Same Old Story / Same Old Song’, une chanson qui vous flinguera le cœur, vous filera des frissons et vous fera dresser les poils. Le genre de chansons que vous vous devez d’avoir écouté au moins une fois dans votre vie, sous peine d’être passé à côté de quelque chose de grand.
 
Il est des albums pour lesquels les mots sont superflus et pour lesquels seul un qualificatif peut suffire, seule une larme peut traduire la densité de sensations éprouvées à l’écoute des titres proposés. Pour cet opus-là, le qualificatif est trouvé: indispensable. Si ce n’est monumental.
 
Rien à dire, putain que cet Oliver est bon. Et si ses potes d’enfance ne l’avaient pas déjà fait, on pourrait sans hésiter la lui coller, cette particule de ‘Sir’. Respect, Monsieur !
 
Frankie Bluesy Pfeiffer
Sir Oliver Mally