Shaolin Temple Defenders – Take It Slow

Soulbeats Records
Blues

Le précédent opus des gardiens du temple (*) nous ayant mis sur le cul, nous attendions avec impatience ce nouvel album car, en plus, on nous annonçait un invité surprise. C’est donc avec une attente à niveau de température élevé que nous avons glissé la maquette de la galette que vous découvrirez dans les bacs sous sa forme finale.
Première surprise, l’annonce des 10 titres sur deux faces, avec une face A et une face B, comme sur ces bons vieux 33 tours. Je retourne le CD dans tous les sens et commence à maudire ces platines lasers incapables de nous proposer ces deux faces. Vivement la révolution musicale et le retour aux bons vieux vinyles!

On lance la face A, ou première partie de mon CD laser, disons, et z’avez d’entrée cinq titres qui vous scotchent au mur. Ca cartonne sans ménagement dès le premier morceau, le punchy ‘Growing Up’, avant de vous coller une baffe du tonnerre avec l’éponyme ‘Take It Slow’ sur lequel apparait ‘the special guest’, Gift Of Gab, MC acrobate et expérimenté des fameux Blackalicious et qui nous offre ici son flow hip-hop imparable. Et quand vous saurez que le titre a été enregistré à Oakland, en Californie, cela vous donnera un furieux coup de ‘revenez-y’ sur la touche replay de votre télé-commande.

Passé ce grand frisson, on craint la descente et le contre-coup, mais les gardiens du temple sont à l’image de leur frontman, the Lion of Bordeaux, intraitables, carnassiers jusqu’au bout des ombres, celles de James Brown et Otis Redding, entre autres. Car avec ‘I Know What It Is’, le combo vous replace direct dans le sens du tempo, au cas où vous auriez eu un moment d’hésitation, ne serait-ce qu’une seule seconde, après le furieux ‘Take It Slow’.

Fidèles aux sonorités et arrangements des orchestres soul et funk des 60’s et 70’s, les Shaolin Temple Defenders sonnent comme les meilleurs des orchestres de cette époque, avec ce son énorme qui les caractérisait et qui en faisait d’intraitables machines à danser. Et dire que le combo est composé de Frenchies, et uniquement de Frenchies! En voilà qui en imposent et qui démontrent que lorsque l’on veut proposer de la qualité, on peut. Une qualité qui fera rugir vos enceintes et en fera les moteurs de vos soirées funky.

Sur la face B de l’opus (mais toujours la même face de mon CD), les gardiens du temple vous en remettent une couche, épaisse et lumineuse à souhait. Le genre à ne plus vous coucher pendant quelques nuits, surtout si vous invitez les voisins à partager vos moments de bonheur funky funky, et même si en fin d’album le groupe vous invite à rentrer chez vous sur ‘Bring Me Back Home’.
Seule réponse possible à pareille provoc, relancer la machine et convoquer les gardiens du temple pour défendre l’antre de vos soirées et cet album qu’ils seront nombreux à tenter de vous chourrer.

Un album haut en couleurs et très classe qui trouvera sa place juste à côté du précédent, déjà glissé entre James Brown et Otis Redding.

Frankie Bluesy Pfeiffer
Paris-Move, Blues Magazine (Fr) & Blues Matters (UK)

(*) Shaolin Temple Defenders – Chapter II : Gettin’ The Spirit, chroniqué ici…

Shaolin Temple Defenders