Folk

Londonien de naissance, Rupert Wates n’en est pas moins depuis quinze ans l’archétypal Englishman in New-York que dépeignait Sting. Ne répugnant pas à poser (avec autodérision) devant un cabriolet de luxe (vêtu d’un complet chic et de mocassins Repetto), il n’en demeure pas moins l’un des artistes folk actuels les plus fidèles à la british tradition initiée dans les sixties par des figures tutélaires telles que Bert Jansch, Davey Graham et John Renbourn. Quasiment seul aux guitares acoustiques Lowden et au chant (hormis l’apport furtif du violon d’Adrianna Matteo, ou encore celui des timbres flûtés de Rorie Kelly et Stacey Lorin), il délivre dix nouvelles pépites originales, dans sa veine fertile célébrée de par le monde. Ce nouvel album (son onzième) persiste donc à prolonger la démarche de grands aînés tels que Richard Thompson (“To The Sea”, “Oh, Captain”, “Thirty Thousand Guineas”, “World War One Medley”), Fairport Convention et Pentangle (“Medley: All Fair Ladies/ Spanish Galleon”, “The Dance Of Joy”), et véhicule bien toujours l’ombre portée du regretté Nick Drake (qui nous avait sauté aux tympans lors de son précédent album, “Lamentations”, chronique ICI), avec sa plage titulaire ainsi que les remarquables “The North Road” et “Justified”. Plus proche que jamais du concept initial de folk-music (musique du peuple), ce superbe opus s’agrémente en outre d’un livret qui en retranscrit les lyrics. Si vous imaginiez le folk mièvre, racorni et poussiéreux, ne manquez pas ce disque: il n’y a que les sourds et les imbéciles qui ne changent jamais d’avis.

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, March 20th 2022

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RUPERT WATES – For The People: un album à commander sur le site de l’artiste, ICI