Ray Charles – Ray, rare genius – The undiscovered Masters

Concord Records
Blues

La tache incombant à John Burk était GIGANTESQUE…! Extraire de l’immense catalogue encore inexploré du Genius les joyaux qui devaient constituer l’ultime compilation! Tout en donnant de la cohérence à l’ensemble. Et je dois reconnaître que l’écoute a de quoi combler les plus récalcitrants à toute forme d’hommages constitués de titres ressortis bien après la disparition d’un artiste. C’est après avoir auditionné des centaines d’heures d’enregistrement et écouté un nombre incalculable de morceaux que la sélection de John Burk fut finalement précisée.
C’est déjà ce même John Burk qui avait coproduit le ‘Genius Loves Company’ en compagnie de Phil Ramone, en 2004. Le dernier disque enregistré par l’immense artiste avant que ne s’éteignent les projecteurs…
Ils avaient été légion à le rejoindre pour cet ultime projet: Natalie Cole, Elton John, James Taylor, Norah Jones, Johnny Mathis, B.B. King, Gladys Knight, Diana Krall, Van Morrison, Willie Nelson, Bonnie Raitt et Michaël Mc Donald, sans compter la multitude de musiciens qui accompagnaient ces grands noms. Triple album de platine, cet opus s’était vendu à plus de cinq millions d’exemplaires pendant les trois premières années.
C’est dire aussi combien le nouveau projet confié au producteur de chez Concord Records était important. Rivaliser avec la publication précédente tout en dénichant au préalable des pièces maîtresses encore jamais publiées! C’est à travers un périple musical qui va de 1970 à 1995 que notre explorateur mélomane a découvert les dix perles précieuses offertes ici. La plus ancienne, ‘Wheel of Fortune’, date de 1972 et réenregistrée en 2010, et la plus récente, ‘I’m gonna keep on singin’, remonte à 1995.

De nombreux styles musicaux sont visités par l’artiste, et les musiciens qui l’accompagnent sont quasiment tous orfèvres en la matière. Du bon vieux rhythm’n’blues avec ‘Love’s gonna bite you back’, au blues classique et ‘There ’ll Be some changes made’ dans lequel Keb’ Mo’ officie à la guitare, en passant par la ballade folk de Kris Kristofferson, ‘Why me, Lord?’ en compagnie de Monsieur Johnny Cash, celui qui justement n’était pas du rendez-vous précédent de 2004 et qui a de quoi vous tétaniser, tant la conjugaison des voix vous file des frissons.

Ce disque est l’occasion rêvée de (re)découvrir un artiste devenu légende, et il serait impardonnable de passer à côté de ce qui fut sans aucun doute un artiste majeur du siècle passé. Il est également la confirmation que Ray Charles parti, il nous manque toujours quelque chose d’essentiel.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine
Ray Charles