RAMON PIPIN – “Best œuf” coffret limited édition

PIPIN PRODUCTIONS
Chanson française, Pop, Rock
RAMON PIPIN - "Best œuf" coffret limited édition

Ramon Pipin… Voilà un artiste pluridisciplinaire, auteur/ compositeur/ interprète/ réalisateur/ arrangeur/ guitariste, romancier et accessoirement humoriste, d’un demi-siècle d’une carrière riche et pléthorique, allant des groupes mythiques Au Bonheur Des Dames à Odeurs, en passant par une carrière solo de haute volée, qu’il faudrait un Fenwick ou une bonne douzaine de Forts des Halles ou un Peugeot J7 fatigué à la courroie de distribution hasardeuse, qui faisait le bonheur du commissariat de quartier dans les années 70, pour transporter son épais curriculum vitae, débordant de musiques aux mélodies recherchées et regorgeant de textes aux bons mots dans la langue de Molière et Victor Hugo, comme une choucroute cuisinée au Riesling de la maison Kammerzell déborde de saucisses de Morteau et de Montbéliard et de moult paires d’indissociables Gendarmes.
Alain Ranval, plus connu sous le sobriquet hispanisant de Ramon Pipin, n’est nullement un chanteur de flamenco pour brasero party, ni un toréro en moule burnes multicolores et Rimmel dégoulinant et encore moins le taulier d’un food truck de tapas stationné à proximité de l’entrée VIP du stade Santiago-Bernabéu de Madrid… Que nenni! Ramon Pipin est un chanteur-musicien biberonné au rock’n’roll, du plus binaire au plus sophistiqué, qui fait le grand écart (quelle souplesse de ses adducteurs à rendre jaloux Mbappé et quelle polyvalence de ses rotules à rendre complètement folle Zouzou la Twisteuse en pleine frénésie psychédélique chez Castel dans les 60’s!). Le grand écart disais-je, entre la musicalité des groupes de rock anglosaxons comme les Beatles, les Rolling Stones (période bénie du regretté Brian Jones), les Who ou encore XTC avec l’esprit de bon aloi, à la fois rebelle et anticonformiste de Coluche, Pierre Desproges, Daniel Prévost, Charles Bukowski, Jack Kerouac, sans occulter la gouaille spirituelle et immatérielle et la tronche patibulaire d’un gavroche né dans le ruisseau de l’asphalte de Pantruche, d’un poulbot de la butte Montmartre, de Michel Charasse pour le côté “grande gueule” bretelles made in volcans d’Auvergne et coup de fourchette à la Pantagruel, Laurent Baffie pour le sarcastisme ou encore André Pousse pour l’argot de “titi parisien” de l’entre-deux-guerres dans les faubourgs de Pigalle et le regard interlope. Sans connaître sa culture musicale débordante à foison qui le caractérise depuis des lustres et sa culture générale sans faille, son goût immodéré pour l’esthétisme et la magie du verbe, ses talents de guitariste hors pairs et son humour dévastateur, anticonformiste voire cynique, mais toujours avec une douceur d’âme, une bienveillance à fleur de peau et une poésie sous-jacente, à la fois chevaleresque et digne du néoromantisme, on pourrait presque imaginer Ramon Pipin dans la peau d’un patron aveyronnais de bar-tabac, rustre et brute de décoffrage, entre l’aligot de l’Aubrac, Pouilly-Fuissé et EuroMillions, ou dans la peau d’un artisan/ charcutier/ traiteur de Ménilmontant, entre andouillettes AAAAA et fromage de tête. Malgré tout le profond respect que je voue à tous les métiers de bouche et de gosier assoiffé. Son leitmotiv, les mélodies alambiquées et les compositions recherchées et chiadées (Lennon et McCartney n’ont plus qu’à se tenir à carreau, le petit doigt sur la couture du pantalon), aux antipodes de la soupe tiède et sans saveur servie non-stop et à grosses louches par des gougnafiers qui hantent les ondes hertziennes et la bande FM, une soupe indigeste imposée par une industrie du disque mercantile et béotienne, laissait prévaloir une incroyable carrière à faire tomber en syncope un star académicien en herbe, acnéique et pubère ou une chanteuse-chouineuse qui excelle dans le couinement tous azimuts, en massacrant sans vergogne le RnB contemporain dans les caves des cités no man’s land de Seine-Saint-Denis. Ramon Pipin prouve, si nécessaire, qu’en bon rebelle qui se respecte, on peut aisément aborder dans des chansons, des sujets d’actualité graves et révoltants, dénoncer ce monde qui vacille dangereusement comme l’Amoco Cadiz au large du littoral du Finistère Nord, ou la nature humaine (voire souvent inhumaine) de ses contemporains… S’opposer aux diktats de l’establishment, les dénoncer avec une pointe d’humour, sans en avoir l’air et sans pour autant être rébarbatif tel un intello des salons de thé de Saint-Germain-des-Prés et du Café de Flore, du style Bernard-Henri Levy posant sous son meilleur profil, le maître à penser des plateaux de BFM TV, notre philosophe en Repetto flambant neuves, chemise blanche volontairement débraillée de chez Smalto, sourire Ultra Brite et crinière savamment exposée aux quatre vents, entre masturbation intellectuelle, fière et arrogante, et Darjeeling à température idéale, servi dans de la porcelaine de la Manufacture de Sèvres.
Avec l’œuvre de Ramon Pipin on est littéralement et surtout littérairement loin, très loin, des ritournelles à l’eau de rose de Carla Bruni ou de Calogero et autres chansonnettes fleur-bleue du niveau de la bibliothèque rose ou des albums Martine. Lui qui a débuté non pas sa carrière, mais plutôt sa passion, il y a plus de 50 piges avec le groupe Io, avec un certain Vincent Lamy, qui deviendra Eddick Ritchell, et un certain Jacques Pradel, mais pas celui de l’émission Perdu de Vue avec ses yeux de cocker et sa tronche à faire pleurer la ménagère de 50 ans, qui deviendra quant à lui Rita Brantalou et bassiste originel d’Au Bonheur Des Dames, connu à cette époque lointaine, les honneurs du fameux tremplin du Golf Drouot et du magazine Best.
Ramon deviendra ensuite co-fondateur et guitariste premier couteau d’Au Bonheur Des Dames, dont on vient de fêter le cinquantième anniversaire de la sortie de leur premier opus qui deviendra culte au fil des ans, Twist, avec notamment une réédition en vinyle rose (album chroniqué ICI et noté “indispensable”!) et quelques standards intemporels qui n’ont pas pris une seule ride, comme Mache de la Gomme, Des Mégalos Pour Mes Galas, Oh! Les Filles, Twist à St-Tropez des Chats avec Dick Rivers et surtout de l’hymne incontournable Ego-Dames, une véritable profession de foi signée Ramon Pipin en chair et en rock, paroles et musique: Ziggy et Roxy, ça ne vaut pas Jerry Lee et ce bon vieil Alice, n’est rien auprès d’Elvis… Avec deux albums Twist et Coucou Maman qui suivra rapidement, Ramon aura sublimé l’œuvre abrasive et parodique de ABDD (Au Bonheur Des Dames), un groupe unique dans le microcosme du rock français, entre Sha Na Na et Roxy Music, en pleine période rock’n’roll revival.
Après son départ, plus rien ne sera vraiment comme avant, malgré les excentricités qui perdurèrent bon an mal an et un éphémère retour au bercail. A croire que Ramon en était indubitablement l’âme maléfique et occulte indispensable et la figure de proue du groupe, comme la Vénus de Milo l’est pour le musée du Louvre. Suivra l’excellent groupe Odeurs avec le succès et la notoriété qu’il suscita. Malgré ses textes humoristiques et ironiques, ses jeux de mots brillants et autres calembours irrésistibles, sa bonhomie communicative et son utopie maladive, Ramon n’est pas qu’un clown de chez Zavatta ou du Grand Barnum, et lorsqu’il compose, qu’il prend sa plus belle plume, qu’il enregistre, qu’il produit, qu’il réalise ou qu’il foule les planches sous les spotlights, il sait bien évidemment que ce n’est pas tous les jours les flonflons de la Piste aux Etoiles chère à Roger Lanzac, et n’hésite-pas à remiser son nez rouge et son chapeau pointu au placard. Même si ses prestations festives et euphorisantes, avec l’esprit rock’n’roll à tous les étages, n’engendrent pas la neurasthénie, ni la sinistrose et ni le spleen à sortir les kleenex. Ramon est un musicien sérieux, exigeant avec lui-même et avec son entourage, mais qui ne se prend pas au sérieux. Une sorte de Claude François sympathique, sans lundi au soleil, sans Ramonettes, sans Pipinettes et surtout sans courant alternatif ni courant continu. D’ailleurs, avec sa bouille de garnement dissipé mais attachant, de vilain petit zoziau à l’humour potache, il est toujours prompt à lancer des boules puantes pendant le cours de maths, alors comment le prendre au sérieux? Sauf bien évidemment à l’écoute attentive de son œuvre discographique prolifique. Il a d’ailleurs composé avec brio une multitude de musiques de films, qu’on peut retrouver au sein de son Best Œuf, des collaborations avec Antoine de Caunes, Christian Clavier, Sarah Lévy, ou encore Albert Dupontel… Bossé étroitement avec Renaud (Séchan pas Line!), pour les aventures et le retour de Gérard Lambert et Morgane de Toi… Gérard Lambert étant une sorte de rocker gominé flanqué d’un tendre voyou de la banlieue sud, ayant fait allégeance à Eddie Cochran et Gene Vincent, entre Didier L’Embrouille, le plus grand fan de Dick au monde imaginé par Antoine de Caunes, et Lucien de Frank Margerin. Toujours entre Au Bonheur Des Dames et Albert et sa Fanfare, pour l’esprit d’un rock’n’roll et d’un art de vivre au quotidien qui en découle, aujourd’hui hélas révolu. Ramon Pipin aurait été comme un coq en pâte au milieu des regrettés Professeur Choron, Serge Gainsbourg, Coluche, Desproges, Cabu, Siné, Georges Wolinski, François Cavanna, Charles Bukowski, ou au sein des rédactions de Fluide Glacial et Métal Hurlant de Jean-Pierre Dionnet. Bref, de tous les anticonformistes aujourd’hui malheureusement disparus, qui ne courbaient pas l’échine et qui ne mettaient pas un mouchoir sur leurs convictions.
Pour conclure ma présente chronique, car si je me laisse aller sans retenue, elle va ressembler à l’Almanach Vermot, au catalogue des 3 Suisses, ou aux mémoires cireuses de pompes de Michel Drucker, plutôt qu’à ma maigrichonne feuille de déclaration d’impôts ou qu’à la ficelle du string de Nabilla, je dirais simplement que ce Best Œuf de Ramon Pipin est à acquérir dare-dare: 6 heures de bonne musique, 6 heures de poésie et de tendresse, 6 heures de rock bigarré façon Frank Zappa et de joie de vivre façon Monty Python, 6 heures de talent à l’état brut ou à l’état pur, avec des textes garantis sans coquilles, des inédits, des titres “noeufs” et plein d’autres surprises, à consommer brouillées, mimosa, cocotte, pochées, à la coque, mollets, dures, au plat, à la neige ou en omelette… On n’a pas tous les jours 50 ans! Adhérez et écouter sans aucune modération ce Best Œuf de Ramon Pipin, qui triture et tord merveilleusement bien le cou au rock et à la pop et à ses multiples influences anglo-saxonnes, en robe de Taffetas ou pas, à proximité des fadaises d’Etretat, là où l’on peut entendre le cri du kangourou. Ramon s’avère être, outre un musicien/ compositeur exceptionnel, mais ça on la savait déjà, un excellent chanteur, qui pourrait chanter le menu du Plaza Athénée et le faire vibrer, ou la chimérique déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et la faire swinguer. Ecoutez Youpi la France, qui n’est pas une reprise de Sardou ou Douce Crème que n’aurait pas renié Serge Gainsbourg pour sa sensualité très 70’s, La Viande de Porc, titre qui n’est pas sponsorisé par les Halles de Rungis, ou encore le narcissique Je M’Aime, il s’aime avec passion et ivresse et le type athlétique enveloppé s’aime tellement qu’il n’entend déjà plus rien d’une oreille. Loin des productions formatées et fastidieuses, ce Best Œuf stratosphérique de ce superbe saltimbanque qu’est Ramon Pipin, aura redonné au rock parodique (Rivers) toutes ces lettres de noblesse et mérite amplement une large adhésion et un franc succès. Alors si vous entendez dans le poste des musiques infâmes, Ramon est la riposte à cette tragédie grecque de l’Athènes antique. Il ne faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette, c’est la morale de ma chronique! Moi je la trouve chouette, pas vous? Ah bon… Avec un peu de retard, joyeux anniversaire, Ramon, pour ces 50 ans écoulés et rendez-vous pour le 100ème anniversaire et pour dépoussiérer, voire exhumer, une énième fois, ce bon vieux rock’n’roll dont tu es un apôtre. “Best Œuf” INDISPENSABLE!

Serge SCIBOZ
Paris-Move

PARIS-MOVE, October 30th 2023

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Coffret à commander sans attendre, tout de suite, ICI

Comme indiqué par Ramon, le coffret (édition limitée!!!!) comprend:

1/ 6 CD’s :
– Les 1 & 2 regroupent des chansons d’Odeurs, Au Bonheur des Dames et de mes 4 premiers albums solo, dont certaines entièrement remixées d’après les masters originaux.
– Le 3 est une sélection de mes albums solo 5 & 6
– Le 4 est un EP avec 3 nouvelles chansons et un twong
– Le 5, que des inédits : maquettes, live, surprises…
– Le 6, BO de films et téléfilms, chansons pour séries et demo.

2/ Deux livrets illustrés de 56 et 32 pages avec un commentaire par chanson.

3/ Un texte profession de foi sur papier libre sous caution.

Pour les fans des clés (USB, ou autres), Ramon propose une clé “édition spéciale” qui comprend:

Best Oeuf – clé USB 32Go
Note: Il y a plus d’amour dans une chanson de Ramon Pipin que d’hippopotames sur la banquise.
La clé contient l’intégralité des chansons et œuvres contenues dans le coffret en Mp3 320kbps plus le livret et commentaires en “.pdf”
+ 3 concerts d’Odeurs
+ 1 concert d’Au Bonheur des Dames
+ 1 live de Ramon “Ready, Steady, go”
+ 1 hommage préthume avec 50 musiciens
+ 1 live du Ramon Pipin Band
+ Le Court-Métrage “Et tu récolteras ce que tu as semé”

La clé est à commander également ICI

Site web de Ramon Pipin