Blues |
Serait-ce sa proximité géographique avec les célèbres studios Daptone ? Toujours est-il qu’avec ce nouvel album, l’ogre de Brooklyn semble revenir à ses premières amours funk, qui lui valurent d’être reconnu avec “Booty & The Beast”, voici plus de 25 ans déjà. Passé les deux plages introductives, une cover instrumentale (et reggae!) du “Bye Bye Love” de Felice et Boudleaux Bryant prend l’auditeur à contrepied. Après le très rock “Cry Til It’s A Dull Ache”, notre Bouddha s’octroie un tribute personnel à Wes Montgomery, via le jazzy (et à nouveau instrumental) “Wes Is Mo”: plus éclectique, tu meurs! L’occasion en tout cas de céder un temps la part belle à l’excellent pianiste Dave Keyes (qui officiait il y a une douzaine d’années auprès de Willy de Ville). Une oasis de subtilité auquel le brutal Popa ne nous avait guère habitués, mais la trêve n’est que de courte durée, puisque comme son titre l’indique, “Motorhead Saved My Life” s’avère un hommage au regretté Lemmy Kilmister. Popa garde un lien puissant avec notre pays, comme en témoigne son “Blues For Charlie”, slow blues à la manière d’un certain Stevie Ray, en mémoire des victimes des attentats de Janvier 2015 et d’après. “Dirty Diesel” renoue avec la veine rock échevelée, et Dave Keyes s’y fend d’un piano solo digne de Jerry Lee Lewis. “Put A Grown Man to Shame” est un de ces salaces mid-tempos funk dont notre ventripotent héros détient le secret. La plage titulaire, “Catfish” évoque, outre son animal totem, le “Call me The Breeze” de J.J. Cale (autre grand pécheur devant l’éternel), avant qu’une reprise bien sentie du “Come On In My Kitchen” de Robert Johnson ne vienne rappeler à point nommé d’où viennent toutes ces musiques qu’il aime.