Blues |
Revenu de tous ses démons, à part bien entendu celui de la musique et de la création, ce bad boy originaire du Bronx continue contre vents et marées à déposer de façon régulière ses albums dans nos bacs nationaux et s’il jouit sur nos terres d’une popularité supérieure à celle qu’il connaît dans son propre pays, c’est encore et toujours sans parvenir à faire l’unanimité que Popa Chubby revient avec toutes ses diversités artistiques nous poser une bombe supplémentaire, un album dédié à sa ville natale dans lequel il brasse des influences allant des Stooges à Muddy Waters, de Motörhead à Robert Johnson.
La guitare intelligemment installée entre blues et rock avec parfois des accents venus du metal, Popa a retrouvé ses musiciens, AJ Pappas à la basse et Dan Hickey aux drums, et s’est jeté tête baissée dans l’enregistrement et dans la production de son deuxième album pour Provogue, un recueil où ses compositions se laissent rejoindre par deux adaptations, dont une venue directement de la musique classique. Vous avez dit brutal et bruyant? Vous ne croyiez pas aussi bien vous tromper!
On connaissait Popa le coléreux, Popa le virtuose, Popa le guitar hero… Voici aujourd’hui un Popa Chubby sans doute plus rock que jamais, et en même temps tellement empreint de sincérité et de relents qui vont jusque dans les seventies et dans le classic rock que l’on ne peut que crier au génie en invoquant les Dieux du blues qui sont venus au travers de quelques bonnes fées apporter leur bénédiction à un ouvrage qui s’imprègne de quelques bons boogies et autres shuffles. Des guitares en veux-tu en voilà, mais pas seulement, puisque c’est en fournissant également un très grand travail sur sa voix que le colossal artiste en arrive aujourd’hui à accoucher d’une tartine où les tempos lents et racés répondent aux riffs dopés à la testostérone, où les licks de guitare puissants et juteux sont la meilleure réponse aux touches délicates venues agrémenter de temps à autres les morceaux.
Tout à tour conquis, stimulé, rassuré ou encore abasourdi par des titres comme ‘She Loves Everybody But Me’, ‘Warrior God’, ‘A Love That Will Not Die’ ou ‘She Made Me Beg For It’, le Popa Addict en mal de nouveaux hymnes se laissera également toucher par le ‘The Future’ de Leonard Cohen et cheminera le long des compos et cherchant, voire carrément en trouvant, diverses ressemblances avec des classiques du blues et du rock avant de se planter tout droit dans le ‘Jesus Joy Of Man’s Desire’ de Bach, revu et corrigé pour passer du piano classique à la guitare rock.
Envie d’aller faire un tour du côté de New York City? Ca tombe bien, Popa Chubby y retourne et a bien l’intention d’y laisser fermement son empreinte!
Paris-Move
Depuis février 2010, Ted Horowitz alias Popa Chubby caracolait pour Provogue Records avec son opus ‘The Fight Is On’ et voilà que sort son nouvel album, ‘Back To New York City’, qui marque un retour à la Grosse Pomme, avec toutefois les distances prises avec le New York City Blues qui était sa marque de fabrique. Même si dès le deuxième morceau, ‘She Loves Everybody But Me’, ce sont bien des riffs de gratte bien blues que le Popa nous envoie! Fi également du trio de power blues puisque les musiciens sont ici au nombre de quatre: A. J. Pappas à la basse, Dan Hickey à la batterie, Dave Keyes aux claviers et le Popa à la gratte et au chant. Les morceaux sont puissants et évoquent pas mal de groupes talentueux, les influences étant évidemment nombreuses. L’artiste est en quelque sorte une éponge qui aurait absorbé le meilleur de bon nombre de musiciens, faisant fusionner les Stooges et Buddy Guy, Motörhead et Muddy Waters, Jimi Hendrix et Robert Johnson, sans oublier des sons qui ont marqué l’histoire du rock, comme ceux des Who de Roger Daltrey ou ceux du pourpre profond, aka Deep Purple.
Cette nouvelle galette a été façonnée au New York’s Hudson Valley Studio, pas très loin de la ville fondée par Peter Stuyvesant. Elle vous aligne neuf compos différentes de ce que le garçon compose habituellement, car servies avec un soupçon de rock dynamité, complétées par deux morceaux repris d’autres auteurs: ‘The Future’ de Leonard Cohen, (sic!), une facette méconnue de cet artiste et qui mérite le détour, et ‘Jesus Joy Of Man’s Desire’ de Jean Sébastien Bach, hé oui. Mais chacun sait que les artistes ont parfois des caprices qu’il faut respecter. Et qui correspond ici d’ailleurs à de la pure démonstration plutôt qu’à un bon vieux rock. Ceci dit, il faut bien avouer qu’en évoquant de dextérité du gaillard, on doit bien reconnaître que le Ted manie la guitare comme une bête. L’instrument avec lequel il trouva la rédemption de ses pêchers, plus jeune, lui rend bien les sacrifices qu’il a dû faire pour lui. Un très bon nouveau disque du Bon, du Mauvais, du Popa et du Chubby.