| World Pop |
Avec ce premier album produit par son mentor Dustin Braun, cette jeune chanteuse turque établie en Allemagne commence à affoler sévèrement les dance-floors et les influenceur(se)s underground de la global sphere. En autodidacte assumée, Peki Momés agglomère en effet avec candeur un bon demi-siècle de disco-pop et de jerk cosmopolite, et d’Altin Gün (“Yash Dünya”, “Uzak”) à Êtella (“Bahçe”, “Bahar”), se rit des étiquettes et des classifications pour délivrer une pop groovy et lumineuse subtilement mâtinée d’électro, dont l’exotisme en appelle directement à vos phéromones sans que l’intellect n’y ait son mot à dire. Ainsi de ce “Future” justement rétro-futuriste, qui sonne comme Giorgio Moroder mouillant son slip devant son premier Casio, de ce lascif “Rüya” qui retourna un Iggy Pop en manque de Bregovic, du “Baslangiç” d’ouverture façon Meiko Kaji (chroniquée ICI et ICI) – qu’évoque aussi le “Laleler” conclusif, de ce “Masmavi” évoquant la Madonna saccharinée de “Holyday”, ou encore de la disco-Lolita qui pourrait faire office de générique pour publicités Shein sur “Oyun” et la plage titulaire. Sous une production évoquant parfois une sorte de Frankie Goes To Hollywood meets Herbie Mann (avec sa flûte on funk), ces douze titres s’adressent donc davantage à votre instinct reptilien qu’à votre réflexion analytique, mais sans vous prendre ouvertement pour une tanche non plus. Le charme discret du paradoxe, en somme…
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, December 9th 2025
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