Americana

Apparu voici deux ans à peine avec  “Just Beyond the Shine” (chroniqué ICI), le duo artistico-conjugal que forment Heather Read et Jonny Miller nous revient avec son second essai à ce jour. À nouveau produit par le sorcier canadien des cordes pincées et glissées, Steve Dawson, cet album capté dans son propre studio Henhouse (à Nashville) propose douze nouveaux originaux, dont la plage titulaire, ainsi que “Horse And Saddle” “Save Me Tonight” et “Oklahoma or Arkansas”, perpétuent la marque country-rock initiée par les Byrds (et entretenue ensuite par une fière lignée, depuis les New Riders Of Purple Sage jusqu’à Wilco, Drive-By Truckers et Tom Petty). La pedal-steel de Dawson et l’orgue de Chris Gestrin confèrent à des titres tels que “Calgary Skyline”, “Pockets Empty”, “Behind The Sun” et “When You’re Gone” une touche pop réminiscente de celle du George Harrison de “Cloud Nine”. Le drumming de Gary Craig (complice de Dawson récemment entendu auprès de Suzie Vinnick, Harrison Kennedy, Matt Patershuk et Kat Danser) et la basse de Jeremy Holmes (avec les mêmes, ainsi que Joe Edwards) complètent le tableau, qui s’avère insensiblement plus rock (et donc moins folk) que son prédécesseur, avec des teintes parfois voisines de ce que produisait Fleetwood Mac lors de son virage californien d’antan, par la grâce qu’y apportent les parties vocales de Heather Read, proches de celles de la Stevie Nicks d’alors (“Just Before The Dawn”, “This Time”, “Song From A Tree”). Un album méticuleusement abouti, qui comblera sans doute les nostalgiques d’un certain âge d’or de Laurel Canyon.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, January 2nd 2023

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