PATRICK EUDELINE – Comme avant

DEVIATION RECORDS
Rock
PATRICK EUDELINE - Comme avant

Damned ! Morbleu ! Saperlipopette ! Il aura fallu attendre patiemment dix-huit ans, dix-huit longues années, entre l’avant-dernier et excellent album de Patrick Eudeline, Mauvaise Etoile (2006), et le non-moins sublime Comme Avant, et sa superbe pochette un tantinet rétro du style années folles 1920, Almanach Vermot, Joséphine Baker, Montmartre et Montparnasse, La Coupole et La Closerie des Lilas, le jazz d’Arthur Briggs, les pathos de Fréhel au Bœuf sur le Toit et les romans d’Ernest Hemingway…
Bravo au photographe Raphaël Rinaldi et aux modèles Caroline et Yoyo Calloch pour le recto et à Patrick Eudeline pour le verso, avec quelques objets indissociables à son univers artistique au quotidien. Sa vie déballée en quelques objets cruciaux sur la table d’un bistrot. Sa guitare semblant faire partie intégrante de son anatomie, une tasse de café, son stylo plume Montblanc, une partition de Polnareff, un bouquin Brigade Mondaine de Gérard de Villiers, un OSS 117, un briquet Zippo, un harmonica Hohner Marine Band, et toujours ce look d’insolent et suranné dandy du meilleur effet, un accoutrement d’un autre temps de dernier romantique à l’allure chevaleresque. Ce mouvement dandysme né à Londres et incarné à travers le monde par Lord Byron, Oscar Wilde, Jules Barbey d’Aurevilly, George Brummell, Charles Baudelaire, Brian Jones, Brian Ferry, ou encore Ronnie Bird, Christophe (Bevilacqua) le beau bizarre, Arthur Teboul (Feu! Chatterton) ou  Dick Rivers période 68-69 et l’album L’Interrogation… Une remarquable photo d’Eudeline dans le même esprit que la pochette de l’album du regretté bluesman Patrick Verbeke Blues & Ladies. Clichés photographiques réalisés aux Colonnes à Issy-les-Moulineaux, un bar à vin-resto, chaleureux et cosy, un endroit rock’n’roll dans le sens le plus métaphorique et abstrait du terme, pour épicuriens au verbe haut, adeptes des plaisirs de la table et des valeurs ancestrales du rugby, avec un taulier grande-gueule mais attachant, authentique bougnat biberonné à l’Aligot et à la viande de l’Aubrac. Bref, l’antinomique d’un food truck aux néons maculés d’une couche de matière grasse, sur fond musical charivarique.

En 2006 j’avais déjà eu l’honneur de chroniquer l’album de Patrick Eudeline pour la revue BCR (blues, country et rock and roll), au grand dam des incorrigibles puristes et des indécrottables histrions des douze mesures, qui déjà à l’époque, faillirent s’étouffer d’effroi, comme un Bretzel alsacien ayant emprunté une fausse route, entre la trachée et l’œsophage, faute de GPS. Dix-huit ans, bien plus longs que la gestation chez les pachydermes et pas seulement ceux en voie de disparition de l’ex-bastion de la rue de Solférino, qui se sont fait piller leur ivoire par des braconniers sans vergogne, à droite comme à gauche, galvanisés par un foutriquet endimanché au sourire carnassier façon Shining de Stanley Kubrick et au regard inquiétant façon Hannibal Lecter une nuit d’Halloween, un va-t-en-guerre irresponsable, ancien élément moteur de la banque Rothschild, celle-là même où l’on s’enfonce les Weston dans la moquette et où le Moët & Chandon est toujours servi à 10°C.

Pour décrire rapidement le personnage haut en couleur qu’est Patrick Eudeline et les ondes positives et les bonnes vibrations qu’il distille bon an mal an depuis des décennies, au sein du punk-rock français et auteur omniscient de mots (maux?), entre poésie et littérature, au gré des vents contraires et des tsunamis, comme désespérément arc-bouté au gouvernail du bateau ivre d’Arthur Rimbaud, un navire fantôme livré à lui-même dans le triangle des Bermudes, dont les SOS resteront vains et qui n’atteindra jamais sa destination initiale. Comme un Daniel Darc, ou un Jean-Pierre Kalfon, deux collègues de bureau de l’enseigne french-punk cuvée 77-80, Patrick Eudeline est un kamikaze radical du vieil adage sex, drugs and rock’n’roll, préconisé par Ian Dury. Avec ou sans ses acolytes d’Asphalt Jungle, arpentant inlassablement les trottoirs de Pigalle, de Barbès à Clichy, de Rochechouart à la rue des Martyrs, à la lumière des réverbères déchirant la nuit, heurtant les poubelles municipales des artères interlopes, souillées par tant de nuits sans sommeil et par moult paradis artificiels consommés goulument et sans aucune modération, entre le Bus Palladium, la Locomotive, les Folies Pigalle, le Chat Noir, le French Cancan du Moulin Rouge entre strass, paillettes et plumes dans le popotin, les rabatteurs au look Max et les Ferrailleurs des boites de striptease du boulevard de Clichy, les riffs de Poly Magoo, des Flamin’ Groovies et des Ramones provenant d’une bande magnétique un peu folle comme au pays des merveilles de Juliet, le mannequin derrière la vitrine qui cache ses yeux d’ivoire, les pompes bicolores de chez Barracuda, Pierrot sans sa Colombine, Roméo sans sa Juliette au grand désespoir de William Shakespeare, le split des amoureux de Peynet, Clyde Barrow sans sa Bonnie Parker, Cupidon sans son arc, Aphrodite sans amour, le cirque Médrano du boulevard de Rochechouart avec femmes à barbe et chiens savants, l’effeuillage Wish à 4,50 francs de la fête foraine sur la contre-allée, les femmes fringuées chez Catanzaro, cuissardes Let’s Shine et sac de chez Chloé et l’œuvre impérissable de Marc Dorcel, pierre angulaire du 7ème art, à classer entre Fellini et Jean-Pierre Mocky, mais dans une démarche plus lascive. Un modeste périmètre où la nuit se confond avec le jour, le quartier chaud des virées nocturnes et undergrounds parisiennes, les trottoirs jonchés de flasques de vodka Smirnoff et de whisky Label 5, un lieu insolite où l’on trouve plus de menottes dans les vitrines des sex-shops qu’au mythique 36 Quai des Orfèvres cher à Simenon. C’était l’époque où les musicos aux Doc Martens et boots Chelsea jouaient le rock’n’roll comme on joue à la roulette russe, petite précision, avec un barillet approvisionné à son maximum, à six cartouches. Les dés étaient pipés d’avance. Ils étaient sans le savoir les nouveaux Danton, les nouveaux Camille Desmoulins, et à l’instar de leurs aînés des 60’s, de Johnny Hallyday aux Chats Sauvages, ils allaient participer activement à cette nouvelle révolution sociale, culturelle et musicale, lorsque les couloirs du métropolitain ressemblaient tous les soirs à un remake de West Side Story en technicolor et la Fontaine des Innocents à la suite de Règlements de Comptes à O.K. Corral, avec tous les protagonistes ornés de badges de Sid Vicious et t-shirts No Future, dans le rôle de Burt Lancaster et Kirk Douglas.
Patrick Eudeline est un junkie de la poésie urbaine, la poésie des ruisseaux du bas-Montmartre et des zincs de ses bistrots. Il est digne des clichés de Doisneau et de ces instants suspendus du trou des Halles ou d’ailleurs, une folle diagonale entre Montreuil et Issy-les-Moulineaux, un pourvoyeur de la gouaille de l’asphalte du Paris d’Aristide Bruant et d’Eugène Sue, de ses mystères enfouis au plus profond de ses entrailles. Le Paris burlesque et baroque des filles de joie, sorties tout droit d’un bouquin de Lise Antunes Simoes ou de Guy des Cars, de leurs gigolos, des zazous des caves en pierres voûtées de la rive gauche, dansant sous les bombes sur le swing de Johnny Hess et Cab Calloway, des marlous en quête d’un nouvel Eldorado qui guinchent sur le charleston de Joséphine Baker et le jazz manouche de Django Reinhardt, avant que Juliette Gréco, égérie de Saint-Germain et du courant existentialiste de Jean-Paul Sartre, rencontre un certain Miles Davis, sous l’œil bienveillant de Boris Vian: Fais-moi mal Johnny, Johnny, Johnny…
Ce Paris-là, adulé par Patrick Eudeline, c’est son Broadway, son Hollywood Boulevard, son Monument Valley, son Graceland où plane le spectre d’Elvis Presley, des cartons de beurre de cacahuètes et une bonne vingtaine de Cadillac Eldorado, une sorte de Crossroads aux confins du 18ème et du quartier latin, les boots de chez Roberto Botticelli sillonnant la rive gauche, hanté par le blues de Robert Johnson, le trident du malin et le funeste club des 27, là où le rock se respire à pleins poumons et où il n’y a pas de place pour les usurpateurs et autres pasticheurs.
Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, Patrick Eudeline est un authentique esthète qui, sous son imper à la Philip Marlowe et derrière ses sempiternelles Ray-Ban à la John Belushi ou Vincent Palmer, transpire le rock’n’roll au sens le plus noble et le plus large du terme. Le système, l’establishment, le nouveau monde, les philistins, les empêcheurs de tourner en rond, les philosophes de bar-tabac, les rebelles des vélib’ et des marchés bio,  les augustes détracteurs à la démarche caricaturale, tous les excès, entre Brown Sugar, vapeurs d’alcool à l’heure du laitier et volutes de Lucky Strike en guise de couche d’ozone, sans oublier les sarcasmes de la vie et le blues qui en découle, le cœur dans le cendrier et largué sans amarres, n’auront pas eu sa peau, même si Patrick Eudeline a morflé comme un damné devant Cerbère, l’enragé cabot polycéphale de la mythologie grecque, et porte comme un trophée tous les stigmates d’une vie brûlée par les deux bouts, d’une rock’n’roll attitude au quotidien jamais usurpée, d’une carcasse décharnée comme un poulet de Bresse après un repas dominical, d’une silhouette efflanquée à passer derrière les affiches des colonnes Morris sans les décoller.
Indubitablement et heureusement, comme Jean-Pierre Kalfon, Iggy Pop, Eric Burdon ou encore Keith Richards, Patrick Eudeline est un miraculé, un survivant, un alien venant d’une autre galaxie, un cierge allumé à la Chapelle des Lumières de Lourdes, la génuflexion devant le portrait de Bernadette Soubirous, un mystère inexpliqué et unanimement reconnu par l’épiscopat et le Vatican, The Twilight Zone ou la Quatrième Dimension en somme, car l’intéressé aurait pu, aurait dû, connaître une fin de vie tragique, voire apocalyptique et prématurée, tels Daniel Darc, Rikky Darling, Sid Vicious, Vince Taylor, Brian Jones, Little Walter, Gene Vincent, Eddie Cochran, Buddy Holly, Marc Police, Schultz, Dominique Laboubée, Marvin Gaye, Lee Brilleaux, Lemmy Kilmister et tant d’autres martyrs du rock’n’roll ou du blues, crucifiés sur l’autel de la rédemption ou sous le glaive de la justice divine, telle une guerre séculaire sans fin, pour la rébellion tous azimuts et contre le conformisme ambiant… entre déchéance, misérabilisme, déliquescence, avilissement, abus de poussière d’ange, accidents divers et variés de taxi dérapant sur la chaussée mouillée ou d’aéronef à Clear Lake, suicide à petit feu ou violentes projections d’hémoglobine. Comme Alain Kan, il aurait pu disparaître corps et âme sans laisser de traces, par un bel après-midi printanier, à la station de métro Châtelet. Comme Mère Teresa, on devrait le canoniser. Car la vie sulfureuse et tumultueuse de Patrick Eudeline est plus proche de la série Canal + Vernon Subutex avec Romain Duris, Flora Fishbach et Philippe Rebbot ou de Baise-Moi d’après l’œuvre outrageante pour la bien-pensance de Virginie Despentes, que de L’Homme du Picardie avec Christian Barbier ou des investigations d’outre-Rhin soporifiques de l’Inspecteur Derrick, sur les traces du chat de la mère Michel teutonne. Bien évidemment, c’est très rare qu’un chanteur de punk-rock meurt de sa belle mort au chaud dans son EHPAD, charentaises aux pieds et confortablement installé dans son rocking-chair, en train de déguster une Verveine et de regarder mécaniquement “Des Chiffres et des Lettres” à la télé, aux portes de sombrer dans les bras de Morphée et au pays des songes. En effet, c’est une lapalissade, mais en règle générale, la grande faucheuse en véritable allégorie de la mort, n’apprécie les rockers que modérément, et elle leur fait payer cash leur outrecuidance, leur insolence, leur anticonformisme, leur refus catégorique de rentrer dans le rang, le petit doigt sur la couture du pantalon et leur musique de sauvageons, blasphématoire et éruptive, jouée et chantée à tue-tête et les décibels au maximum.

Outre ses incontestables et multiples talents d’auteur: L’Aventure Punk, Ce siècle aura ta peau, Les panthères grises, Le petit gars qui se roulait par terre, Dansons sous les bombes, Gonzo, Anoushka 79… et de journaliste rock et pointu, à la plume alerte, entre BEST et Rock & Folk (entre autres…), Patrick Eudeline s’avère être un formidable auteur-compositeur-interprète, qui bien que biberonné aux disques de Lou Reed et le Velvet, Iggy Pop, les New-York Dolls, Johnny Thunders, les Sex Pistols, Glen Matlock, en 2024, Eudeline se situe plutôt entre Serge Reggiani et les Rolling Stones, entre Adamo et John Lee Hooker revisité, entre Serge Gainsbourg et Daniel Darc, entre Taxi Girl et Kat Onoma, entre Bashung et Christophe… sans oublier le regretté Tai-Luc (La Souris Déglinguée) et Jean-Pierre Kalfon, pour la droiture, l’inflexibilité, la culture musicale et la culture générale, la plume et la radicalité de rocker périurbain.
Définir le nouvel album de Patrick Eudeline n’est pas une sinécure, puisqu’il ne ressemble à rien d’autre. Post-Punk, blues, rock expérimental, rock’n’roll, chansons françaises, populaires et réalistes d’après-guerre… Le style d’Eudeline est unique et singulier. Honni soit qui mal y pense, car les habituels béotiens vont encore se gausser, s’esclaffer, railler son œuvre musicale et son travail artistique, Kalachnikovs en bandoulière, l’Excalibur du roi Arthur à la ceinture, toujours prompts à porter l’estocade sans même avoir écouté préalablement Comme Avant. Patrick Eudeline est l’antithèse des esprits étroits, cartésiens et médiocres, il n’a que faire du lynchage pseudo-médiatique et des diatribes des béni oui-oui et autres bobos obséquieux fringués chez Diesel ou Armani, adeptes des mojitos lors des happy hour de la rue Oberkampf, bien calés dans les starting-blocks du vide intersidéral. L’art étant fait pour troubler, la musique étant le refuge des âmes ulcérées par le bonheur, et Dieu merci, l’adhésion unanime n’existe pas en matière d’art. Alors, avec ce magnifique opus d’une rare concision stylistique et rythmique, plutôt néo-romantique que néo-classique, Patrick Eudeline est prêt à affronter le dragon et toutes les calembredaines et autres balivernes balancées à son endroit. Pas question qu’il boive le calice jusqu’à la lie. Les bouches vont vite se fermer d’elles-mêmes et certains vont raser les murs et marcher à l’ombre en se faisant oublier. Le mixage vocal est particulier et peut surprendre à la première écoute. Eudeline chante le blues de la façon la plus biblique et la plus sombre, tel un écorché vif et tel le romantisme noir de Baudelaire ou les complaintes d’un Lightnin’ Hopkins, mais pas le blues du Delta du Mississippi, plutôt celui de Pigalle, de la Porte de Clignancourt, de l’Ilot Chalon (le Bronx de la gare de Lyon) et des puces de Montreuil. Une tessiture à mille lieues d’un Roy Orbison ou d’un Bill Hurley, mais plutôt entre Kim Fowley et Hector le Chopin du twist, entre Didier Wampas les deux doigts dans la prise et Klaus Nomi sous acide, ou Ralf Hütter (Kraftwerk) s’étant gargarisé préalablement le larynx et le pharynx avec un cocktail détonnant: vitriol, acide chlorhydrique, Jack Daniel’s et zeste de citron. Tous les titres de l’album sont signés Patrick Eudeline, exceptés quelques covers comme Boom Boom Boom Boom, avec des paroles en français, qui est bien sûr le fameux Boom Boom de John Lee Hooker de 1962. J’en entends déjà (les puristes et autres apparatchiks du blues!) crier au loup et rire à gorge déployée, les mêmes qui s’offusquaient jadis des reprises de Satisfaction par Devo ou de Hey Joe par Willy DeVille, à la sauce tequila José Cuervo Especial, mariachis et Tabasco. Je n’attends plus personne sublimé par Françoise Hardy en 1964, Le Millionnaire de Nino Ferrer sorti en 1966 sur l’album Enregistrement Public (label Riviera), et Je reprends la route demain d’Antoine en 1967, le même Antoine qui servi d’électrochoc à Patrick Eudeline, avec ses Elucubrations de 1966, la pilule en vente dans les Monoprix, l’accordéon d’Yvette Horner…
Entre les douze pépites proposées sur l’opus, on peut citer Girlie Girl et ses clins-d ’œil à Baudelaire et Dorian Gray, Dix petits morts sur ordonnance (est-ce un hommage à Agatha Christie avec Meurtres sans Ordonnance? ou au thriller de Thierry Dufrenne: 7 morts sans Ordonnance?), Mummy: C’est moi Georgio le fils maudit… (est-ce le même que dans La Mamma de Charles Aznavour?), Narcisse & Elvis, avec un clin-d ’œil à Alice de Lewis Carroll – De l’autre côté du miroir -, ou encore le sublissime titre Les Roses Noires, composé et avec le piano de l’excellent Philippe Jakko (est-ce un titre inspiré du roman de A.B. Daniel? ou du roman policier de Jane Thynne?). Sans oublier le ghost track Sous vos draps, magnifiquement interprété par Sylvie Hoarau, du duo Brigitte.
A noter que Patrick Eudeline, en qualité de multi-instrumentiste, assure de main de maître tous les instruments et le mixage. L’inoxydable, l’insubmersible et l’indestructible Patrick Eudeline vient de sortir un album stratosphérique et divin. Une œuvre majeure et originale. Un album courageux et audacieux au sein duquel, il a mis ses tripes et ses couilles sur la table. Il a remis de bien belle manière l’église au milieu du village et les pendules à l’heure. Merci infiniment au label Déviation Records du passionné Philippe Margueron, et à son staff, d’avoir ressuscité des légendes urbaines du punk-rock, d’héroïques soldats d’une époque révolue, comme Jean-Pierre Kalfon (Méfistofélange – chroniqué ICI sur Paris-Move) et Patrick Eudeline… L’album d’un lettré aux antipodes du pouvoir kafkaïen, loin du tintamarre médiatique et des diktats, l’œuvre de l’un des derniers francs-tireurs, voilà mon aphorisme de conclusion. Un album à écouter au Café de Flore, aux Deux Magots ou aux Colonnes d’Issy-les-Moulineaux, accompagné d’Anoushka 79, entre oisiveté et désinvolture d’un dandy paroxysmique et rêveries artistiques, avec les fantômes de Guillaume Apollinaire, Louis Aragon et Ziggy Stardust planant au-dessus du zinc, tout en dégustant une tasse de thé Darjeeling, un café Jamaica Blue Mountain ou un verre de Southern Comfort, vêtu d’une chemise de l’époque victorienne de chez Steampunk, de boots Anello & Davide (London) ou de chez Goldsmith Vintage Portobello Road, d’une montre Hamilton au poignet et le pop’art d’Andy Warhol sous-jacent. L’album grandiose d’un assembleur de nuages. Que de chemin parcouru depuis Asphalt Jungle et l’époque 1977, VGE accordéon musette à Chamalières avec la grande Duduche et l’hommage au film noir de John Huston de 1950, avec Marilyn Monroe. Quelque chose de bubble-gum, un Duffle-Coat habille tous les mauvais garçons…
ALBUM INDISPENSABLE ! Et c’est un euphémiste… Bravo et merci à Patrick pour son come-back discographique d’une totale réussite, avec un album XXL qui en surprendra plus d’un. L’album Comme Avant sera disponible pour le Disquaire Day, le 20 avril prochain en version vinyle (dans un premier temps) et notamment chez Rock Paradise de l’ami Patrick Renassia, 42 rue Duranton 75015 Paris, date à laquelle Patrick Eudeline s’y produira en showcase exceptionnel à partir de 12h00 précises.
Sinon, l’album est déjà en pré-commande sur le site du label Déviation Records et chez vos disquaires préférés.

Serge SCIBOZ
Paris-Move

PARIS-MOVE, March 22nd 2024

:::::::::::::::::::::