Rock |
La déflagration est à la hauteur de l’attente. Putain que ça nous manquait un ‘live’ de ce calibre là, et avec un DVD en bonus! Pour les fans d’écran plasma et de home cinéma avec enceintes multipliées par 6 ou 8, le DVD va devenir un must de votre salon, sûr, mais faudra sans doute parlementer avec l’épouse, la copine ou la voisine car avec un tel concert mis en boîte façon ‘T’es avec nous, ici, et on t’en met plein les oreilles!’, la pauvre aura du mal à regarder son navet du soir. Mais quand on voit les nourritures pour pauv’es d’esprit qu’on vous propose à la téloche (je dis pas ‘navets’, parce qu’après vérification le navet est bon pour la santé, donc…), on se dit qu’heureusement que y’a de la zik en DVD.
Pour moi, par contre, et sans hésitation possible, c’est CD d’abord, et DVD en bonus. Et tant pis pour ceux qui espéraient l’inverse. De toute façon c’est vice et versa, ou vis et boulon. A vous de choisir qui fait la vis.
Pourquoi je parlais de déflagration? Parce que le CD est tout simplement une bombe. Une bombe qui vous pète à la figure et dont vous ressortez avec les 15 morceaux greffés là, entre les oreilles, là où les neurones les moins raisonnables se lâchent, là où rien ne résiste à la tentation. Le rythme, lui, est infernal, et qui n’a jamais vu Pat McManus sur scène (mais bon, maintenant y’a le DVD, alors vous serez inexcusable et condamné en première instance si vous faites opposition, OK?)… je disais donc que qui n’a jamais vu Pat McManus sur scène peut effectivement se demander comment le mec et ses deux acolytes peuvent réussir une telle perf sans break ou tente à oxygène, mais bon z’avez le DVD, maintenant, pour comprendre.
L’artillerie lourde est assurée par un duo de choc: un virevoltant Gordon Sheridan à la basse et dont la casquette à large visière me fait encore me demander si le lascar a des yeux, et un gigantesque Paul Faloon à la batterie, sorte de grand balaise au crâne rasé à la carrure de déménageur qui aurait été cloné avec le boucher du coin. Rien à dire, le duo est monstrueux d’efficacité et avec une telle artillerie derrière lui, le Pat peut se la couler douce, façon de causer. Car le Pat il envoie, et grave. Question technique, il peut vous en montrer et remontrer, et je ne vois pas trop qui pourrait essayer de l’épater avec un plan gratte, le Professeur. Déjà, rien que le surnom vous calme le plus doué de nos gratteux franco-français, et j’en connais pourtant qui touchent du manche, et bien.
Sur les 15 titres alignés sur le CD, Pat vous claque le beignet avec 14 compos et une seule reprise, ‘ Mama Weer All Crazee Now’ (vous vous souvenez du groupe qui signa ce hit? Allez, je vous laisse ramer, ça vous permettra de réviser vos classiks), histoire de bien faire monter le thermomètre, pour le faire péter avec deux morceaux en rappel: ‘Needle In The Groove’ and ‘Straight Forward’.
En fait, vous avez entre les doigts un album qui transpire le blues-rock le plus efficace, et avec un son énorme. Z’avez un doute? Enfournez la galette dans votre lecteur et montez le volume. Croyez-moi, vous n’en ressortirez pas indemne.
Frankie Bluesy Pfeiffer
Pat McManus