Pat Mac Manus Band – 2 PM

Bad Reputation
Blues
En musique, comme pour les titres d’albums, aller à l’essentiel est souvent gage de réussite. Ce ‘2PM’, pour ‘2ème album du Pat McManus Band’, va à l’essentiel, sans compromis, démontrant toute l’étendue du talent du ‘Professeur’. Talent d’auteur-compositeur comme d’instrumentiste. C’est direct et sans fioritures, c’est puissant et ça écrabouille toute résistance possible. C’est du pur jus blues et rock à la fois, c’est du concentré, c’est en un mot l’essence de l’essentiel.
 
Au travers des 14 titres alignés ici, Pat McManus propose un survol de tout ce qui fait de l’irlandais l’un des grands retours gagnants après toutes ces années de silence, de repli après les Mamas Boys et Celtus. Un retour qui fut salué comme il se doit après un premier opus de grande qualité, ‘In My Own Time’, et qui se trouve conforté avec ce ‘2PM’ de haute volée.
 
Enregistré dans le studio de son ami Mudd Wallace, qui fait office de quatrième membre du band quand celui-ci est en studio, l’album est de qualité irréprochable et peut s’écouter à fond les manettes, en poussant les curseurs au max du max comme au niveau le plus faible, pour ne pas déranger les voisins qui dorment, car il est seulement deux heures du mat.
 
Secondé par une rythmique en acier trempé, le Pat aligne les compos comme des perles sauvages, plus belles les unes que les autres: du perforant ‘Chasing Away The Blues’ qui ouvre l’album au percutant ‘Best Friends (End Of The Line)’ et sa mortelle intro à la gratte, en passant par le rugueux et méchant ‘Law of the Jungle’ et le magistral ‘Rough Diamond’ et son éblouissant solo de guitare. La seule ballade de l’album, pas sirupeuse pour deux sous, et qui vous scotche au plafond, pieds et poings liés, pour que vous preniez le solo en pleine tronche. Eblouissant, vous dis-je, et j’en connais qui après avoir écouté le Pat vont se la ranger, leur Gibson. Y’a des titres, comme ça, dans lesquels on aimerait que le solo ne s’achève jamais, jamais, jamais…
 
Tous les morceaux possèdent leur propre identité, leur propre lumière, et l’ensemble vous donne un album arc-en-ciel venimeux au possible.
 
Invité sur le dernier titre de l’album, le jeune Ali Clinton, treize ans, accompagne le Pat pour la seule reprise proposée sur cet opus, une version débridée de ‘Blowin’ In The Wind’ de qui vous savez. Un bonus qui tranche un peu avec le reste de l’album mais qui lui apporte également cette touche de fraîcheur qui donne du Professeur l’image de ce qu’il est vraiment, un mec adorable et attachant, et pas uniquement le génial guitariste qui vous décalque le blues façon étoile filante. Respect, mec!
 
Frankie Bluesy Pfeiffer

 


Il y a eu Les Trois Mousquetaires, dorénavant il y aura les Trois Pat. Deux nous viennent du lointain Canada, Pat Travers et Pat The White, et le troisième nous arrive de la proche Irlande. C’est de cet irlandais là que je vais vous parler maintenant. Et pas seulement parce qu’il est aussi un violoneux.

 
Son premier opus nous avait fait l’effet d’un scud explosant au-dessus de nos petites têtes endormies. On pensait en avoir pris pour notre grade, hé bien non, l’homme bossait déjà sur un nouveau missile, plus performant encore. Pari gagné, car ce nouvel album qui vient de nous tomber dessus en cette fin septembre équivaut à la bombe tombée sur Nagasaki…!
Le loustic a pris le temps de peaufiner son art, de nuancer son jeu de guitare, d’approfondir sa technique. En bref, d’améliorer son style, pourtant parfait.
Cent fois sur le métier tu remettras ton ouvrage, disait le sage. Il a dû en briser plus d’un plectre au dessus des micros, le besogneux de Pat Mac Manus! Car le résultat est là, superbe.
 
Le combo se rappelle à nous de la manière la plus convaincante qui soit, avec du talent plein les besaces: le Pat à la guitare, le Gordon Sheridan à la guitare basse, casquette enfoncée jusqu’aux yeux, et le Paul Faloon aux fûts. Ce même band qui nous en mit plein les oreilles, un soir du printemps dernier, au New Morning.
Avec ses 15 nouvelles compositions qui feraient presque ressembler le disque précédent à une imitation piratée, c’est dire le niveau de l’album, Pat Mac Manus et son band nous offre le meilleur du meilleur. Du meilleur des blues irlandais aux plus subtiles ridées, des plus puissants riffs de six cordes aux glissements subtils de l’archer, tout est bien en place pour que l’on s’extasie sur cet autre natif de la belle Erin. Je vous le dis, le meilleur du meilleur!
 
Dominique Boulay