Blues |
La couv et le titre de l’album l’affichent d’entrée, on va affronter le feu et les 7 péchés capitaux que va nous balancer en pleine tronche the female voice of the Blues, Nina Van Horn. Car il fallait bien une ‘voix’ pour aller surfer sur ces Seven Deadly Sins.
Rongée par ces histoires des femmes du Blues qu’elle a tellement fait siennes, Nina possède ce qui manque à tant d’interprètes de cette musique séculaire, une énergie incroyable. En permanence sur la route, en France comme en Afrique ou en Inde, Nina se donne, continuant à chanter et à remuer les tripes de milliers de personnes, comme ces Bessie Smith et Billie Holiday dont elle est la soeur de coeur et qu’elle rejoindra un jour au firmament des plus grandes voix féminines.
Alors, oui, c’est vrai qu’après le superbe ‘Ashima – India Tour’ on attendait Madame ‘voix de braise’ au tournant, car plus Nina avance et plus elle impressionne par la qualité de ses compositions. Et ce Seven Deadly Sins en est bien la démonstration, avec ses douze titres bien écrits (remettez-vous à l’anglais d’urgence si vous ne comprenez pas les paroles, c’est vital… !) et aux arrangements somptueux. Onze signés par la Diva et son compère John H. Schiessler, Marten Ingle y allant également d’un coup de griffe magistral avec un superbe Snake Eyes dont il signe paroles et musique.
Les musiciens-compères de Nina sont irréprochables. Masahiro Todani est comme à son habitude, effacé quand il le faut et très présent lorsque la guitare se doit d’être saignante. Rythmique et accompagnements sont puissants, énormes, dévastateurs, avec cette qualité de son digne des très grosses prods.
Les chansons traversent les péchés capitaux comme des séquences de vie qui vous serrent le coeur. Avec ‘A hand shake, a pencil and a smile’, on plonge dans l’avarice tandis qu’avec ‘The Seeker’ on en arrive à maudire la luxure et tout ce qu’elle peut entraîner. Et je vous le redis, écoutez attentivement les paroles de chaque chanson (sinon remettez-vous d’urgence à l’anglais…!) car rien que pour ce titre-là, The Seeker, vous devez acheter cet album.
Et lorsque Nina vous chante l’indifférence qui entoure, enveloppe, ‘est’ la vie d’un SDF au travers de ‘Bum Man’, vous avez beau tenter de vous réfugier dans la gourmandise avec ‘Twenty beers ago’, vous ne pouvez échapper à l’émotion qui vous tord les boyaux en écoutant ‘Secret Swimling Pool’, une chanson au travers de laquelle Nina Van Horn se dévoile, vous faisant plonger dans sa ‘piscine secrète à elle’, celle où flottent les bons mais aussi les mauvais souvenirs de son enfance, tout ce qui a fait d’elle la femme qu’elle est aujourd’hui. Une femme qui se révolte contre la destruction de notre planète (‘Let’s kill the War’) et surtout sur ce qui se passe actuellement et contre lequel on ne se révolte pas assez, car ‘Enough is enough’, comme le chante si bien Nina. ‘Enough is enough’. Et si cette chanson était celle que tout le monde attendait pour enfin réagir…?
Un album énorme, pour une voix énorme.