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C’est en réalisant son émission de radio ‘Nina On The Rocks’ (sur W3 Blues Radio) dans laquelle elle raconte l’histoire des pionnières du blues que la chanteuse Nina Van Horn a eu l’idée d’écrire la vie de ces femmes et de reprendre, à sa manière, leurs chansons les plus osées, les plus engagées et les plus touchantes, leur offrant même en premier titre une chanson-hommage à toutes ces femmes du blues, ‘Sisters, Sisters’.
Pour ce projet, Nina Van Horn est accompagnée par deux blues-Phil, Phil Bonin aux guitares et Phil Rubio à la basse, et elle s’est entourée de quelques invités prestigieux: Jean-Jacques Milteau à l’harmonica, Patrick Verbeke au dobro et à la guitare slide, Boney Fields à la trompette, Tom McClung au piano et Jean-Marie Gabart (de l’Orchestre National d’Ile de France) au violoncelle.
Toujours aussi charismatique dans ses interprétations en studio comme en ‘live’, Nina Van Horn a l’art de fendre votre âme en deux. Qu’elle reprenne avec émotion ‘Dirty TB Blues’ de Victoria Spivey, qu’elle fasse une lecture vibrante de ‘Me and my gin’ que chantait Bessie Smith, qu’elle fasse frissonner la fibre du mythique ‘Down in the Alley’ ou qu’elle s’attaque au monumental ‘Strange Fruits’ de Billie Holiday, Nina Van Horn réalise l’impensable exploit de faire vibrer l’âme de toutes ces pionnières du blues. Plus exactement, elle s’imbibe de la force, de la rage, de l’amour de toutes ces femmes et l’exhale avec une sincérité inouïe.
Des titres comme ‘See See Rider’ (Ma Rainey), ‘Knockin’ myself out’ (Lil Green) ou ‘Sometimes I feel like a motherless child’ (Odetta) sont chantés avec une telle intensité et de manière aussi nue que pour qualifier cet opus on citerait sans hésiter le dicton anglo-saxon: ‘Less is more’.
Chacun des 15 titres proposés sur ce superbe album vous enfoncera une aiguille dans le cœur, vous fera couler une larme de plaisir et de tristesse mélangées, vous fera ressentir combien le blues n’est pas issu d’une école de chant mais d’une école de la vie. Une école dans laquelle Nina Van Horn est allée rejoindre Bessie Smith, Billie Holiday, Georgia White et toutes les autres. Respect, Madame!
Frankie Bluesy Pfeiffer
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