Mr Hardearly – White Urban Blues

Socadisc
Blues

Un frenchie qui manipule la six cordes comme un gars de Nashville, de Memphis ou de Belfast, et qui joue le Blues comme tous ses petits camarades british ou amerlock, il faut avouer que cela surprend toujours, car le gratteux et les musikos qui l’accompagnent ont pourtant des blazes qui sonnent bien français: Yves Moisy à la basse, Kevin Bedejus à la batterie et Minh Pham aux claviers, sans oublier le maître de cérémonie, Mr Hardearly, au chant et à la six cordes.
Douze compositions sur treize sont signées par Mr H. Himself et le titre de l’album annonce la couleur: White Urban Blues. White parce qu’ils se sont appropriés cette musique venue des noirs, esclaves et descendants d’esclaves, arrachés à leurs racines pour servir les dieux Argent et Profit tout puissants, et Urban par opposition au Country Blues aux relents plus champêtres et bucoliques, pour certains… Et ils s’y entendent, les quatre lascars, à nous la jouer, cette musique pleine de sang, de sueur et de larmes. Le départ de Gary Moore est prétexte à un sublime hommage à l’Irlandais magnifique.
Une galette qui pulse d’un bout à l’autre et dans laquelle chaque musicien apporte en permanence sa petite touche à l’édifice commun. Le bottleneck sur ‘2 Heart’ ne manquera pas de rappeler à nos souvenirs un second immense Irlandais, Rory Gallagher. De la musique comme on ne se lasse pas d’en écouter!

 

Ce Mr Hardearly est une valeur sûre du Blues français, et ce superbe album vient le confirmer. Le garçon sait manier la guitare, c’est indéniable, et ce qui ravira les vrais amateurs de six cordes, c’est qu’il ne donne pas dans le style démonstration à tout prix. Ce qui fait d’ailleurs que la seule reprise de cet album sonne presque plus belle encore que sa version originale. Le talent d’auteur-compositeur du bonhomme éclate en pleine face dès le premier titre et éclabousse toute la galette avec ce sublime hommage à Gary Moore sur lequel le Monsieur en question nous fait dresser les poils. C’est joué à la frontière de la passion et du charisme électrifié, avec cette étrange sensation que le Gary joue de temps à autre en réponse à Mr Hardearly. Géant, tout simplement géant! Un titre qui vaut à lui seul l’achat de ce digipack dont les fins connaisseurs reconnaitront le coup de griffe de Dom SD pour le graphisme.
Super, tout simplement superbe!

PS : Un album qui aurait mérité la note d’Indispensable si notre boss Frankie n’avait pas été co-prod de cet album. Ce sera donc 4 étoiles, et plus que méritées!