| Heavy blues rock |
On les avait découverts voici bientôt trois ans déjà avec leur premier album éponyme (chroniqué ICI). Nous vous avions alors déjà loué leurs impressionnants atouts, depuis leur qualité d’écriture jusqu’à leurs performances collectives. Et surprise, ils reviennent après tout ce temps avec strictement le même line-up (comptez donc les quatuors et quintettes dans le même cas ces temps-ci)! Inchangés peut-être, mais assurément plus forts, et si besoin était, plus créatifs et plus soudés encore. Il suffit pour s’en convaincre de se laisser submerger par l’effréné “No Medication” d’ouverture. On y reconnaît d’emblée le chant soulful et écorché d’Audrey Lurie, porté par l’orgue vintage de Florian Chignon et la rythmique implacable qu’assument Aurélien Herson-Macarel et Fabien Rault, tandis que les six cordes incendiaires de Lucas Itié y boutent le feu aux tentures. Ce rappel effectué, le gang calme relativement le jeu avec le mid-tempo choral “Out Of The Game”, rappelant les frasques d’Aerosmith circa “Get A Grip”. Résolument ancrée dans un seventies rock d’avant le punk, cette rondelle témoigne d’une profonde imprégnation des canons du genre: crescendos et breaks parfaitement conçus et maîtrisés, guitar-hero et sorcier des claviers en embuscade sur des cavalcades rythmiques solidement charpentées, comme en attestent “Who’s Got The Answer?”, “He’ll Come Running” et le proto-gospel “Sweet Release”. Ce qui n’empêche nullement (comme chez Led Zep jadis) quelques clins d’œil aux Yardbirds circa Beck et Page (la plage titulaire), tandis que les claviers y évoquent pour leur part le Purple Mark II. La durée de plusieurs de ces onze nouveaux originaux s’étire insensiblement (quatre d’entre eux avoisinent les six minutes), laissant aux instruments davantage d’espace pour s’exprimer. Entre Thin Lizzy (“Take You Away”), le Zep (“Struck”), Hendrix (“Leave Me Alone”), la paire Tyler-Perry (“Drive Me Mad”) et Bad Company (“2045”), voici donc le second essai d’une formation persistant à assumer le spectre de ses références, sans sonner outrageusement compassée pour autant. Encore meilleur que son prédécesseur (ce qui n’est pas peu dire).
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, September 1st 2024
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Très fortement recommandé par la rédaction de PARIS-MOVE:
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