L.A.B. – L.A.B. VI

Loop / Integral
Pop, R&B, Reggae
L.A.B. - L.A.B. - VI

Sous une pochette psychédélico-mystique vaguement démarquée de celles que produisit en son temps le grand Abdul Mati Klarwein (pour Santana, Miles Davis et Earth Wind & Fire), le quintette néo-zélandais en tête des ventes à l’export revient avec (comme son titre l’indique) son sixième album à ce jour. Nous les présentions ICI il y a moins d’un semestre, et pour les résumer en une formule, il suffit d’énoncer que, partis d’une recette reggae-pop particulièrement efficace dans les charts (et aussi dans les stades, où ils ne manquent pas de se produire), ils se sont progressivement recentrés sur un créneau soft-R&B grand public (du moins parmi les plateformes les plus conformistes, où leur doux jet d’eau tiède rassure les badauds dans les galeries commerciales). Dès le “Give Me That Feeling” d’ouverture, on retrouve le parfum caractéristique de la Philly soul pré-disco, telle que Gamble & Huff en usinaient au kilomètre pour les Stylistics, O’Jays et autres Three Degrees, voici un demi-siècle déjà. Ils ne répugnent pas à muscler un tantinet le propos, avec des singles fédérateurs tels que “Casanova” “Crazy Dream”, “Oh No (Pt. 2)” (rappelant Hall & Oates et les Fine Young Cannibals des eighties, avec force synthés et drum-machines) et ce “Take It Away” déjà présent sur leur sampler de l’an dernier. Quitte à en rajouter dans la saccharine sur les particulièrement mellassons (contraction de mélasse et de mollasson) “Follow” et “I Believe”… Le reggae n’est toutefois pas totalement en reste, comme en témoignent encore “Ocean Demon”, “Mr Rave Rider” et “Signs” (dans la veine des premiers UB40), mais nos Kiwis n’en choisissent pas moins de fermer le ban sur un “Trying To Catch Me” pastichant les Eagles (allez comprendre, en effet). D’après les statistiques (et leurs pharaoniques chiffres de vente), il semble qu’un public existe bien pour ce chewing gum auditif, mais pour ma part, je n’ai pas souvenir d’un truc plus préfabriqué depuis les Osmond Brothers. Bah, comme disait mon arrière-grand-mère: “si tu n’aimes pas ça, n’en dégoûte pas les autres”… N’empêche que nous déconseillons l’écoute de ce disque aux diabétiques aigus.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, April 4th 2024

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