Blues-Rock

Nous vous présentions ce jeune guitariste anglo-norvégien (ICI) il y aura bientôt trois ans. La trentaine à peine entamée, ce dernier n’en cumule pas moins déjà près de deux décennies de carrière, dont il témoigne, non pas par une rétrospective, mais par un double CD regroupant non seulement 24 titres (il y en a un supplémentaire – long, instrumental et clandestin – en fin du premier CD), mais aussi (et surtout) un impressionnant panel d’invités (70 au total!), au rang desquels on ne peut manquer de citer quelques vétérans aussi notoires que Chris Farlowe et Clem Clempson (Colosseum, Humble Pie), Arthur Brown, Miller Anderson (Savoy Brown, Broken Glass, Dog Soldier, The Dukes…), Paul Jones (Manfred Mann, The Blues Band), Martin Ace (Man, Help Yoursef), Phil Bee, John Otway, Dennis Chambers ou encore Big Daddy Wilson. Mais aussi les harmonicistes émérites Giles Robson, Jimmy Z et Will Wilde, les guitar slingers teutons KaI Strauss, Eric Steckel et Siggi Schwarz, leur équivalent anglais Danny Bryant, l’Écossais Jed Potts ou encore Nicolas Meier, Willie Edwards, Rory Evans, Rob Tognoni et Erja Lyytinen, ainsi que les chanteuses Whitney Shay, Vanja Sky, Kim Jennett, Inga Rumpf, Alice Armstrong, Beth Morris, Heidi Solheim, Denise Gordon, Silje Hagen, Layla Zoe, Dani Wilde et une certaine Cherry Lee Mewis (!). Sans oublier le mentor et ami proche que fut le regretté Pete Brown (parolier de Cream, Jack Bruce et Graham Bond, et instigateur de Battered Ornaments et Piblokto). Si le heavy blues-rock est à l’honneur (l’impressionnant “Queen” d’ouverture, hurlé avec conviction par la bluffante Kim Jennett), Pete Brown et Chris Farlowe n’en duettisent pas moins sur le jovialement cuivré “Ain’t Got No Troubles On The Road”, tandis que le languide “Why Are You Ashamed Of Me ?” (également proposé en version norvégienne) s’étire dans le climat éthéré des valeureux débuts de Peter Green. Au registre des covers bien senties, on citera celles du “Pack It Up” qui ouvrait le “Burglar” de Freddie King, ainsi que celles du “Don’t Let Me Be Misunderstood” dont Nina Simone et les Animals firent leurs choux gras (d’anthologie, avec la clarinette klezmer de Felix Peikli et le chant torturé de ce cramé d’Arthur Brown), du “Tomorrow’s Blues” de Colosseum (dans une surprenante version latino), du “Rock N’ Roll Hoochie Koo” de Rick Derringer (circa Johnny Winter), du “Outside Woman Blues” de Blind Joe Reynolds et du “Sunshine Of Your Love” de Pete Brown, Jack Bruce et Eric Clapton (tous deux au répertoire de Cream, le second, tellurique, présentant le propre fils de Bruce, Malcolm, à la basse, ainsi que sa petite-fille, Maya, aux backing vocals, avec le brillantissime Dennis Chambers derrière les fûts), ainsi que celles de “The Weight” du Band (stellaire) et du “I’m A Ram” d’Al Green, sans oublier celle du “Twenty Flight Rock” d’Eddie Cochran (à la manière de Django Reinhardt!). Bref, un copieux double CD choral qui croise les générations et dépasse les clivages, sous la bannière fédératrice du rockin’ blues. Exactement comme le public auquel il s’adresse, en somme.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, April 7th 2024

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L’auteur compositeur guitariste anglo-norvégien Krissy Matthews a réuni du beau monde pour enregistrer cette galette et en faire un double CD explosif. Ce n’est pas son premier album, mais le premier chez Ruf Records, ce qui est le signe que le jeune homme n’est pas n’importe qui. Une tournée de 50 dates est d’ailleurs sur le feu, qui débute en Norvège pour 12 dates puis file en Allemagne pour une dizaine de sets avant de visiter l’Autriche et la Suisse et de s’envoler pour le Royaume-Uni (12 dates) puis de repasser par l’Allemagne avant de s’installer à Verviers, 14 juin, puis d’aller en Croatie. Cela débutera le 12 avril et se terminera le 24 novembre.
Sur cet opus, la liste des morceaux interprétés est accompagnée de celle des 70 amis participant sur chacun des titres (individualités et groupes inclus). Hé oui, vous avez bien lu, 70 invités, et tous comme special guests. Un livret nous informe sur les auteurs des compositions jouées, les musiciens qui les interprètent et les propres sentiments d’interprète de Krissy Matthews. En tout, 24 morceaux qui s’écoutent d’une traite, car suffisamment variés pour que cela passe comme une lettre à la poste (quand elle n’est pas en grève…). L’éventail des invités est tellement large qu’il y a matière à de belles découvertes pendant les 3 heures d’audition. Et comme il y a autant de guitaristes talentueux qu’il existe de modèles de gratte différents, on a l’occasion de faire de belles découvertes. Un album à entrées multiples qui fait du bien par où il s’écoute!

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, April 11th 2024

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