| Blues-Rock |
Né en 1992, le chanteur et guitariste norvégien Krissy Matthews n’en accuse pas moins déjà près de 17 ans de carrière! Il enregistra en effet ses trois premiers albums avant son 18ème anniversaire, incarnant alors pour les pays nordiques une sorte d’équivalent des blues wonder kids des nineties tels que Jonny Lang, Monster Mike Welch et Kenny Wayne Shepherd. Après avoir été invité (ses douze ans à peine sonnés) par John Mayall en personne à le rejoindre sur la scène du Notodden Blues Festival, il se produisit trois ans plus tard sur la scène du festival Blues Autour Du Zinc de Beauvais, avant d’ouvrir successivement pour Jeff Healey, Walter Trout, Robben Ford, Joe Bonamassa, le Tedeschi-Trucks Band, Gregg Allman, Ten Years After, Beth Hart et Los Lobos. S’étant lié d’amitié en Allemagne avec le légendaire Pete Brown (parolier notoire de Cream), ce dernier lui écrivit les textes de plusieurs titres de ses deux dernier album en date, “Scenes From A Moving Window” (paru en 2015) et “Monster In Me” (2019). Dans l’attente d’un nouveau contrat discographique, Krissy et son band tournèrent ensuite avec assiduité, quand la pandémie liée au COVID 19 mit à bas tous leurs projets. Sans tournées possibles (et donc sans emploi), ce jeune musicien, qui n’avait jusqu’alors rien connu d’autre que l’ivresse de la route et des studios, se trouva donc contraint de postuler à divers jobs alimentaires pour assurer sa subsistance. Il occupa donc alternativement les postes d’ouvrier paysagiste, coursier pour fleuriste ainsi que livreur de pizzas… De retour en studio en septembre dernier (et toujours avec la contribution précieuse de Pete Brown), il délivre sans amertume, et avec l’esprit de résilience, le fruit de cette expérience en dix plages inédites. L’urgent “Mayday” qui ouvre le bal est un rock n’ roll dont les lyrics sonnent l’alerte générale que représente la commotion sanitaire et démocratique actuelle. Si le timbre vocal de Krissy y conserve un caractère juvénile, le solo tellurique qu’il y assène donnerait sans doute du fil à retordre à bien des guitar-heroes actuels. Dans l’esprit du Johnny Guitar Watson dernière période, le funky “The Man Said No” relate la traumatisante expérience de recherche d’emploi que vient de traverser notre jeune musicien au chômage. Entrecoupé de saignantes guitar-licks dignes d’Albert Collins, “Anti-Social Media” poursuit dans la même veine, avec le commentaire acerbe de Brown sur les méfaits de certains réseaux que l’on prétend sociaux. Soutenue par le churchy Hammond B3 de Greg Coulson, la chouette soul ballad “Disaster” révèle une facette sensible de Krissy, à laquelle son jeu de guitare s’accorde avec finesse. Comme une transposition du “Roadrunner” de Bo Diddley et du “Shakin’ All Over” de Johnny Kidd, “Hairdryin’ Drummer Man” offre à Krissy l’occasion de se fendre d’un fulgurant break de slide électrique. La plage titulaire exprime le déchirement intérieur du musicien professionnel quand, au lieu des concerts auxquels il était rompu, il se trouve retenu loin de la scène par de triviales contraintes alimentaires. Rock FM d’une platitude consommée (sans doute destinée à faire hocher les têtes en festival), “Ride” s’avère par contre l’un des titres les plus dispensables de cette collection, tandis que la valse électrique “Carry You” persiste hélas dans la même voie. Des deux versions du folky “Grateful” qui ferment le ban, on signalera la présence de la grande Layla Zoe sur la seconde (ainsi que celle de la clarinette de Felix Peikli), et l’on conclura en souhaitant à ce jeune musicien attachant que la maturité lui accorde de se garder de la facilité.
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, August 6th 2021
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Voilà une affaire qui démarre sur les chapeaux de roue. Krissy roule sur une vespa débridée, cela ne fait aucun doute! D’origine britannico norvégienne, le garçon déjà musicien professionnel depuis des lustres emmène sa formation à grande vitesse, là où il souhaite aller. La voix particulièrement claire, on comprend rapidement que le garçon sait parfaitement conduire sa barque. Il a déja réalisé 5 albums avant celui-ci: Blue Boy, en 2006, No Age Limit, en 2007, Allen In Reverse, en 2009, Hit The Rock, en 2011 et Scenes From a Moving Window en 2015. C’est dire qu’avant l’âge de 18 ans le garçon avait déjà commis plusieurs albums! Quand on réalise que la plupart des compositions ont été signées avec Pete Brown, parolier des Cream de Baker, Bruce et Clapton, on ne peut qu’être admiratif. Krissy est au chant et à la guitare, Joshua Rigal est dans les choeurs et à la basse et a co-composé un titre, “Carry You”, Kristel Morrison est dans les choeurs, Max Maxwell à la batterie et aux percussions, et Greg Coulson aux claviers. Deux invités: Felix Peikli à la clarinette et Layla Zoe au chant sur “Grateful Unplugged”. Thomas Ruf nous présente ce musicien de la meilleure des façons et cela ne peut qu’inciter à aller plus loin dans la connaissance du garçon. Une affaire qui marche et que l’on va suivre avec application.
Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
PARIS-MOVE, September 1st 2021
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KRISSY MATTHEWS – Pizza Man Blues: album à commander sur le site de Proper Music, ICI
KRISSY MATTHEWS – Pizza Man Blues – Tracklisting:
Mayday
The Man Said No
Disaster
Anti-Social Media
Hairdryin’ Drummer Man
Pizza Man Blues
Ride
Carry You
Grateful
Grateful Unplugged Feat. Layla Zoe & Felix Peikli