| Americana |
On vous l’avait déjà signalé voici presque deux ans, lors de la sortie de son tout premier album solo (Little Thunderstorms, chroniqué ICI). Encore plus épuré que celui-ci, son successeur nous livre KB Bailey quasiment seul et à poil, avec pour seules armes sa voix, sa Weissenborn et son picking. Le genre d’épreuve dont seuls les meilleurs parviennent à sortir indemnes (et encore, pas tous). Dès les trois plages d’ouverture, les références affleurent et se bousculent: on songe au Dylan de “Blood On The Tracks” (“Driftwood Avenue”) au Harry Manx de “Dog My Cat” (la plage titulaire), ainsi qu’au Jorma Kaukonen de “The Land Of Heroes”, et bien entendu, à l’un des héros personnels de KB, l’immense et regretté Kelly Joe Phelps (qui vient de nous quitter, à seulement 62 ans). Le souffle délicat de l’excellent harmoniciste Gavin Thomas (déjà présent sur “Little Thunderstorms”) passe encore sur deux titres, et hormis une reprise de Tom Waits (“Johnsburg, Illinois”), une de Jason Isbell (“Maybe It’s Time”), une autre de Jean Ritchie et une de Kelly Joe Phelps en guise d’hommage, les six originaux signés Bailey mettent tous dans le mille. Qu’il s’agisse de “Comet Girl”, “Year Zero”, “Time Machine” (dans la veine de Jim Croce), “The Black Crow Keeps On Flying” ou “World Without You”, depuis leur remarquable captation jusqu’à leur impeccable exécution (ample et subtile à la fois), voici un classique americana qui ne quittera vraisemblablement plus le haut de la pile de vos favoris en ce registre. Un pur joyau, sans dec’.
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, October 5th 2022
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Deux titres du premier opus, Little Thunderstorms, à écouter absolument: