Blues-Rock |
Chez les Gallagher, on a le sens de la famille. Ainsi, le premier connu dans la lignée, Rory, ne se déplaçait jamais sans son frangin Donal, dont il avait fait son manager. Passons pudiquement sur la branche mancunienne de la dynastie, puisque les dénommés Liam et Noel n’ont jamais célébré le même sentiment de solidarité fraternelle, pour en venir au Comté de Donegal, d’où provient la dernière fratrie en date. Sans lien de parenté avéré avec les deux clans précités, Johnny Gallagher n’en double pas moins la mise, puisque son band comprend carrément ses deux frères jumeaux, Pauric et James (respectivement à la basse et aux claviers). Cet album recoupe une sélection de titres issus de ses cinq albums parus depuis 1997, choisis par la nouvelle équipe à la tête du label Dixiefrog. Évoquant tour à tour AC/DC sur la plage titulaire, ZZ Top sur “The Cowboy Of The Deep Blue Sea” et “Scars And Stitches” (“these are the hands of a working man”), Skynyrd adaptant le “Call Me The Breeze” de JJ Cale (“St. Julien”, “Mr George” et l’irrésistible “Shake That Tambourine”), Dire Straits (“Judi”, “The Spanish Fountain”), Bob Seger singeant John Fogerty (“The Jesus Song”), voire même les premiers pas de Jethro Tull (sur “Bird”, où Johnny gratte le banjo tout en soufflant dans un flûtiau), cette rétrospective illustre bien le répertoire de cet artiste au profil gargantuesque. Au lieu de se focaliser sur son patronyme, il ne serait pas fortuit de noter que ce Gallagher là porte également le même prénom que Johnny Winter (dont il partage la vélocité sur le manche), non plus que d’admettre que sa silhouette rabelaisienne peut également abriter un cœur d’artichaut, comme en attestent la poignante ballade funky “I’ve Got Nothing To Lose” (dans la veine épique de Robin Trower et Thin Lizzy), ainsi que “Patrimonio”, la cover enlevée du “Wonderful Tonight” de Clapton ou le splendide ghost-track figurant en bonus caché. Avec ce musicien attachant, le blues-rock est entre de bonnes mains, et homonymie de rime nullement avec supercherie.
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, December 7th 2020
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Vous entendrez bientôt cet album sur Bayou Blue Radio, alors qu’il ne correspond pas à notre politique de programmation. Voici en effet un album de blues-rock européen de très bonne facture proposé par cet artiste irlandais, Johnny Gallagher, dont cet opus regroupe ses productions depuis 1997. Il y a sur chaque titre une forme de désinvolture vocale qui prête à sourire, bien que les textes soient de véritables empreintes de vie, et même très certainement des photographies de moments vécus par l’artiste.
Le blues-rock est bien une affaire européenne et d’américains blancs, une histoire de blancs qui sans doute rêvaient d’être noir, mais comprenant que la voix des bluesmen noirs américains était un héritage profond, intouchable, les européens et les américains blancs en ont gardé certains codes, en les mélangeant à une forme de rock. Tradition blanche, certes, dans laquelle certains excellent, comme ce Johnny Gallagher qui est exceptionnel tout particulièrement sur le titre “Bird”.
Mais parler que de blues-rock en parlant de cet artiste serait bien trop réducteur, car on retrouve aussi sur cet opus de belles ambiances country ou folk, et c’est tout à l’honneur de ce Johnny Gallagher, qui n’en fait pas des tonnes et qui montre ici et là son étendue vocale. Il est rare que ce genre d’album me fasse craquer, mais le réel et incontestable talent de cet artiste et de son groupe étant particulièrement remarquable, difficile de passer à côté. “A 2020 Vision” paraitra le 13 novembre, et vous pouvez le précommander ICI
Un album d’excellente facture que les rédactions de Bayou Blue Radio et Paris-Move classent sans hésiter dans la catégorie “Indispensable”.
Thierry Docmac
Bayou Blue Radio – Paris-Move
PARIS-MOVE, October 16th 2020
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DIXIEFROG, le label qui vient d’entamer sa seconde jeunesse avec un changement de Direction, n’y va pas par 4 chemins pour nous le faire savoir de la meilleure des façons! Un “Best Of” de Fred Chapellier, un nouvel album de Neil Black et maintenant ce “Best Of” de Johnny Gallagher qui arrive à point nommé pour nous dire que le Blues est Still Alive! Ce qui ne peut pas faire de mal en cette période de crise sanitaire et tutti Quanti. “A 2020 vision” vous balance 13 titres extraits de ses 5 albums précédents et spécialement choisis par le staff du label.
Comme Johnny Gallagher est plus connu des nombreux festivaliers d’Europe que des auditeurs de CD qui ne se rendent pas sur des festivals ou à des concerts, on va rappeler les précédentes productions du garçon: Whatever Is Good, en 1997, Johnny Live at Fin McCools, en 2002, Piece Of Mind, en 2007, The Studio Session, en 2014 et The Pump House Suite, en 2018. Vous n’êtes pas sans avoir remarqué que le héros du jour porte un nom plus que prestigieux dans le monde de la musique et du Blues, surtout, (Rory Gallagher, Noël Gallagher) et vous serez d’autant moins enclins à l’oublier qu’ils sont plusieurs à porter ce nom dans son Boxty band, puisqu’il joue en compagnie de ses deux frères jumeaux, Pauric et James. Le premier est aux claviers, piano, orgue et synthétiseur, tandis que le second est à la guitare basse et à la guitare baryton. Johnny, lui, est compositeur, chanteur et multi-instrumentiste (guitares acoustique et électrique, banjo, flûte, batterie). C’est Sean O’Reilly qui accompagne le clan familial à la batterie, sans oublier les invités: Michael Christie à la batterie, Sean Dorrian aux percussions, Sean McCarron au saxophone ou Chris Vrijloed à l’harmonica. Trois des morceaux proposés ici sont des allusions directes à des lieux français où il a été semé ses notes: St Julien (lire en Genevois), Guitares en Scène, Patrimonio et Toulouse. Et pour le reste, c’est un fantastique mélange de rock, de blues, et de country-folk, et des titres parfois proches de tubes que l’on a écoutés précédemment sur les ondes mais tellement bien faits que l’on oublie très vite ceux qui les ont précédés, à la radio ou ailleurs. Un “indispensable” dans la discothèque de tous ceux qui aiment la guitare et les belles sonorités de celle-ci.
Dominique Boulay
PARIS-MOVE & Blues Magazine (Fr)
PARIS-MOVE, October 19th 2020
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