Joep Pelt – Stolen Serenades, Vol. one

Bad Reputation
Blues

Joep Pelt nous revient de sa Hollande natale avec un surprenant album qui n’est pas pour nous déplaire. Pas de nouvelles compositions, cette fois ci, mais, comme le titre l’indique, une série de sérénades dérobées à d’autres qui les avaient déjà rendues célèbres et que l’artiste du plat pays qui est le sien a voulu réinterpréter à sa manière, avec sa sensibilité, la touche de Gaasperdeltablues (du nom du lac qui est situé à proximité de son domicile, le Lac Gaasperplas) ne manquant pas de faire sonner ces chansons d’une manière bien différente de celle des versions originales.
Les compositeurs sollicités ne sont certes pas tous des bluesmen pur jus, mais il n’en demeure pas moins que la marque de fabrique de l’artiste batave demeure tel un sceau indélébile sur chacun des morceaux puisés dans le répertoire d’artistes issus de différents univers, comme J.J. Cale, David Bowie et Brian Eno, mais aussi Boubacar Traoré. Il faut rappeler que son jeu de guitare s’est affiné auprès de pointures comme Willie Foster, R.L. Burnside ou T. Model Ford auprès de qui il s’était rendu pour les remercier de l’avoir initié, en quelque sorte, au Mississippi Blues, et parce qu’il les admirait. Tout comme il était allé s’installer au Mali, pour apprendre à parler le Bambara et jouer là-bas avec celui devint son ami, Lobi Traoré.
En français ou en anglais, Joep Pelt chante à sa manière des morceaux qui appartiennent à notre patrimoine culturel, comme ‘After Midnight’, ‘Bang Bang’ ou ‘Je chanterai pour toi’, et ses interprétations deviennent automatiquement des ‘classiques’ inoubliables. En les écoutant, bien sûr que vous vous direz ‘Je me souviens avoir déjà entendu cette chanson là!’, mais en même temps elles sonnent comme de nouveaux titres dont on serait déjà familier sans même savoir d’où nous vient cet air que l’on se surprend à fredonner.
Une excellente initiative de notre ami hollandais qui sera au New Morning en mars 2012, et dont nous ne raterons sous aucun prétexte l’interprétation en ‘live’ de ces titres. Un grand moment en perspective.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine

 

Il est toujours risqué, périlleux, de proposer ainsi un album composé uniquement de reprises. Les méchantes langues, les plus vicieuses, diront que c’est parce que l’inspiration manquait, que c’est la panne sèche, que l’inspiration n’est plus là, tandis que d’autres vous diront au contraire que l’exercice est casse-gueule et peut vous flinguer une carrière en moins de temps que vous ne l’imaginez. Certains pourraient vous en dire deux mots, d’ailleurs…
Avec Joep Pelt, l’exercice périlleux s’est mué en réussite. Le truc qui vous permet de sortir un album grande classe avec cette magie, cette étincelle que tant d’autres vous envient. Le lascar est visiblement doué pour transformer un hit déjà culte en nouvelle chanson, triturant à sa manière la mélodie et les arrangements mille fois entendus pour nous en proposer une nouvelle version, étincelante, éclatante.
Cela commence avec une superbe reprise de ‘Kathleen’ du regretté Townes Van Zandt, vous mettant d’entrée au pied du mur de l’émotion. Attention, âmes sensible, car au travers des dix titres interprétés par notre playboy de batave, les frissons sont omniprésents et jamais le lascar ne lâche la corde sensible qui vibre entre votre cœur et votre âme.
Le mythique ‘Heroes’ signé David Bowie et Brian Eno vous retourne les neurones et la chanson terminée, vous en arrivez même à vous demander si ce n’est pas le Bowie qui s’est fait jouir en adaptant ce titre de Joep Pelt.
Grosse émotion également avec ce titre signé Boubacar Traoré, ‘Je chanterai pour toi’, le truc à vous coller la chemise au bonbon tant la chaleur est intense et les vibrations puissantes, sans oublier ce coup de poignard malicieux qu’est ‘After Midnight’, emprunté à J.J. Cale, lequel doit sans aucun doute se dire qu’il a, oui, un fils illégitime en la personne de Joep Pelt. Un troubadour des temps modernes qui nous manquait, et que l’on retrouvera avec beaucoup de plaisir au printemps 2012, en concert sur Paris.

Frankie Bluesy Pfeiffer
Paris-Move, Blues Magazine (Fr), Blues Matters (UK)…
Joep Pelt