Joe Bonamassa – Black Rock

Provogue
Blues
A peine remis des deux chocs précédents, en ce qui nous concerne, le DVD ‘Live From The Royal Albert Hall’ en mai 2009 et le concert de l’Olympia en novembre 2009, ne voilà t’il pas que le génial guitariste Joe Bonamassa nous revient en nous offrant une dixième galette, sans doute l’un des événements majeurs de ce début d’année. Joe avait achevé la précédente en beauté, il débute celle-ci de manière magistrale avec ce ‘Black Rock’ qui sent la poudre.
En compagnie des musiciens qui l’avaient accompagné lors du concert du 4 mai 2009 à Londres, Joe Bonamassa se livre ici à quelques tours de force guitaristiques qui ne peuvent passer inaperçus. Seul musicien du line-up à avoir changé, le saxophoniste.
Treize plages incandescentes, dont une avec Mr B.B King en special guest sur Night Life, une reprise de Willie Nelson, Walter Breeland et Paul Buskirk. Je rappellerai (pour mémoire, mais vu les invités, je ne pouvais passer cette info sous silence) que lors du concert londonien du printemps 2009, Eric Clapton et Paul Jones furent les hôtes du guitariste américain. Et dire que ce même Joe Bonamassa jouait devant à peine 30 à 50 personnes il y a cinq ans à peine… Cela vous donne une idée du succès et de la reconnaissance recueillis par ce formidable guitariste en moins de cinq ans.
Seule petite déception concernant cet opus, la présence de huit reprises contre cinq compositions personnelles, alors que l’inverse aurait été sans doute beaucoup plus du niveau du garçon. Huit reprises, dont une excellente version de ‘I know a place’ de John Hiatt et une interprétation très réussie de ‘Spanish boots’ de Jeff Beck, Rod Stewart et Ron Wood. Les autres reprises sont siglées Otis Rush, James Clark, Blind Boy Fuller, Bobby Parker et Leonard Cohen, ce qui en dit long sur les influences du jeune homme et son talent à adapter à sa sauce des titres-références auxquels peu d’artistes ont osé se frotter.
Un nouvel album à s’empresser d’écouter de nombreuses fois avant d’aller le ranger précieusement et précautionneusement dans sa boite à trésors personnelle.
 
Dominique Boulay
 

 

 
Lorsque BB King honore de sa présence l’opus d’un autre artiste, c’est indéniablement le signe d’une reconnaissance, et sur le nouvel opus de Joe Bonamassa, c’est indiscutablement une sorte de passage de témoin à laquelle nous assistons, les deux guitaristes jouant de concert sur ‘Night Life’, signé Willie Nelson, Walter Breeland et Paul Buskirk.
Le vieux bluesman ex-première partie des Rolling Stones (ref le coffret collector du ‘live’ des Stones ‘Get Yer Ya Ya’s Out’), invité spécial sur ‘Black Rock’, en montrerait presque au jeune surdoué de la six cordes, faisant sonner Lucille comme si ce duo guitaristique avait fait rajeunir les doigts de BB King. Une passe d’armes étincelante qui donne un éclat particulier à cet album à la couv noire.
 
Autre grand morceau de bravoure sur cet opus, la très belle reprise de ‘Spanish Boots’ qu’avait signé un trio d’anthologie: Jeff Beck, Rod Stewart et Ron Wood. Un morceau que Joe Bonamassa reprend à sa sauce, y insufflant une énergie étonnante, tout comme sur le brûlot ‘Steal Your Heart Away’ signé Bobby Parker.
 
Certains feront la fine bouche car Joe Bonamassa n’aligne ici que cinq compos, mais le fait de proposer huit reprises est un sacré pari pour un artiste comme Bonamassa car reprendre des titres comme ‘Night Life’, ‘I Know A Place’ (John Hiatt) et le fameux ‘Bird On A Wire’ de Leonard Cohen est un sacré challenge. Surtout avec une Gibson entre les mains et l’appui d’instruments locaux comme le bouzouki puisque cet opus a été enregistré au studio Black Rock, justement, en Grèce.
 
Joe Bonamassa fait le boulot avec classe, en évitant parfaitement le clonage ou le copier-coller et donnant même à des titres comme ‘Bird On A Wire’ un tel éclairage que cela vous donnera une furieuse envie de réécouter l’original, et la voix de Leonard Cohen.
 
Après, faut pas s’étonner pourquoi le lascar est très demandé par les jeunes des écoles américaines car lui sait vous faire ressentir ce qu’est le blues, et la bonne musique.
 
Avec ‘Black Rock’, Joe Bonamassa est arrivé au niveau pour lequel aucun retour en arrière n’est possible. Sur les traces d’un certain BB King.
 
Glissez le CD dans votre lecteur et roulez jeunesse!
 
Frankie Pfeiffer