Blues |
La jolie petite British nous revient avec sa nouvelle galette, et croyez moi, il y a grains à moudre sur le sujet. Les doigts en sucre blanc de la jeune artiste devenue experte en Les Paul Gibson s’en donnent à coeur joie sur les douze morceaux qui constituent son troisième opus. Elle les a d’ailleurs tous composés, à l’exception de ‘Jealousy’ écrit par Frankie Miller. Produit par le texan Mike Mc Carthy (Spoon, Patty Griffin et plus d’une dizaine d’autres artistes), le disque a été enregistré à Austin et les musiciens qui accompagnent la guitariste à la voix un peu grave, the whisky-voice-singer comme disent les anglais, constituent un Band qui est loin d’être constitué de manchots et de culs de jatte. A preuve, on y retrouve David Garza aux claviers, un multi-instrumentiste talentueux qui a plus de 35 CD à son actif, excusez du peu, Billy White à la basse et à la slide mais aussi J.J. Johnson aux fûts, celui là même qui joue pour John Mayer et qui a accompagné Derek Trucks et Suzan Tedeschi dans leur nouvelle formation Tedeschi Trucks Band.
Il est vrai que la belle jeune femme a une voix, et quelle voix. Une voix qui n’est rien d’autre qu’un diamant dans la crasse ambiante! Rien d’étonnant donc à ce que nos amis de Blues Matters l’aient cataloguée comme ‘The New Face Of The Blues’. Et rien de surprenant non plus dans le fait qu’elle ait été The Winner of the British Blues Awards 2010 et 2011.
A nous, les petits français, de lui réserver l’accueil qu’elle mérite!
Une nouvelle British Blues invasion, femelle cette fois-ci? Celui qui a déjà vu Joanne Shaw Taylor sur scène n’est pas prêt d’oublier. La diablesse blonde allie une voix bénie des dieux (elle pourrait être la fille de Susan Tedeschi…) à une virtuosité diabolique à la guitare (… ou celle de Stevie Ray Vaughan). Et l’intensité qui l’habite lorsqu’elle est sur scène est rare, loin des poses convenues de certains. Loin aussi des lolitas que Thomas Ruf a parfois essayé de nous refourguer précédemment. Un vrai talent, quoi. Du coup on était pressé d’entendre ce troisième album, ‘Almost Always Never’, qu’elle a de plus voulu aller enregistrer à Austin, Texas, à l’endroit même où elle a puisé toutes ses influences. Mais au lieu de faire un album de Blues de plus, Joanne a fait un album de songwriter, même si la guitare fait parler la poudre tout du long. Le titre qui ouvre, ‘Soul Station’, est une merveille. Groove (pas étonnant, le batteur sur l’album est J.J Johnson, le batteur de John Mayer!), voix râpeuse, solos sauvages (à la guitare, elle a cette science des descentes hyper rapides à la Jimmy Page et de ces mises en danger à la Rory Gallagher, et non, je ne suis pas payé par Ruf Records pour dire ça!!), morceau parfait qui devrait cartonner en radio si on n’était pas en 2012. Excité comme une puce par cette mise en bouche, on est forcément déçu par la suite, ce ‘Beautifully Broken’ plus mainstream. Déception passagère car ‘You Should Stay and I Should Go’ et ‘Piece of the Sky’, chantés divinement, nous remettent sur les rails du plaisir, même si l’album prend une direction moins rock que ce premier morceau majestueux. Album de songwriter donc, devenant intimiste lorsqu’il parle de choses vécues (‘Jealousy’, une reprise de Frankie Miller, ou ‘Amost, Always, Never’) avant de revenir dans la lignée du premier titre, youpi, avec un ‘Tied and Bond’ fait pour la scène, sur lequel Joanne chante comme…Beth Hart (je ne connais même pas Thomas Ruf, je vous dis!). Et je ne vous parle pas des solos de Les Paul sur ce titre, gras comme de l’huile de vidange ayant macéré dans de la graisse de porc! Insane! Par la suite, Shawn Taylor balance de nouveau entre morceaux cool, les plus nombreux, euhhh (‘A Hand in Love’, pas ma préférée, ‘Maybe Tomorrow’) et rockers plus vicieux (‘Standing to Fall’). Vous aurez compris que l’auteur de ces lignes aurait préféré un album plus crunchy, dans la lignée des titres cités, et regrette un peu ce parti-pris plus intimiste, sûrement voulu par l’artiste. Quoiqu’il en soit, on tient là un vrai talent, et on attendra avec impatience la suite. Doit-on mentionner que la belle n’a que 26 ans?
Paris-Move