JESPER LINDELL – Before The Sun

Gamlestans Grammofon
Americana
JESPER LINDELL - Before The Sun

Le 5 août dernier, Robbie Robertson nous quittait, rejoignant dans la “Great Divide” ses premiers compagnons, Rick Danko, Richard Manuel et Levon Helm, et ne laissant plus pour survivant du Band originel que le vétéran Garth Hudson. Faut-il rappeler l’impact déterminant de ce trop humble Orchestre sur les musiques que l’on ne dénommait pas encore actuelles à la fin des sixties? Depuis les Beatles de “Let It Be” jusqu’au “All Things Must Pass” de George Harrison, en passant par le Ronnie Lane de Slim Chance, Clapton (qui finit par enregistrer un plein album avec ces Canadiens, “No Reason To Cry”), sans oublier bien entendu Elton John (“Tumbleweed Connection”), Bob Dylan et les Black Crowes de “The Southern Harmony & The Musical Companion” (voire, plus près de nous, Ray LaMontagne), “One Of These Rainy Days” et “Do Me In” exhalent ainsi de vives effluves de “Music From Big Pink”, “Tupelo Honey” et autres “Basement Tapes”, tandis que la plage titulaire (avec son accordéon appalachien) et “A Strange Goodbye” (avec le cameo de la grande Kassi Valazza, chroniquée ICI) évoquent la majesté sépulcrale de “The Night They Drove Old Dixie Down”. Avec leurs cuivres savamment tempérés, “Never Gonna Last” et “Howlin” en font au tant avec “His Band And The Street Choir” du gros Van, et par la grâce de son tuba et de son piano bastringue alerte, “Good Evening” rappelle ceux de “Rag Mama Rag”, et le hiératique “A Little Light In The Dark”, les sommets romantiques du “All Things Must Pass” de George Harrison. Omniprésent, l’orgue Hammond achève d’ancrer ces neuf originaux dans ce millésime agreste qui bouleversa le cours de la musique anglo-saxonne voici un bon demi-siècle. Originaire de Stockholm (et flanqué de son frangin Anton à la basse, parmi un aréopage de Suédois que l’on jurerait exilés parmi les futaies de Woodstock), Jesper Lindell accède, avec ce troisième album en cinq ans, à cette fameuse maturité dont les critiques et attachés de presse nous rebattent les oreilles depuis toujours. Seule cover du lot, le three steps “Honesty Is No Excuse” du regretté Phil Lynott n’y dépare en rien: un disque en forme de petit miracle sépia.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, March 7th 2024

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