JAMES H JEWELL – Songs From The Fridge

Les Disques Bleus / cassette
Folk
JAMES H JEWELL - Songs From The Fridge

Presque aussi puissants que la madeleine de Proust et le “Retour Vers Le Futur” de Robert Zemeckis, Les Disques Bleus (basés dans le 63) trouvent ces temps-ci un nouveau moyen d’actionner la manivelle à remonter le temps. Tandis que d’aucuns s’époumonent à célébrer le retour du vinyle, ces derniers se piquent en effet de réhabiliter la cassette audio!.. Plus de 23 ans que je n’avais pas manipulé ce support, et il m’a donc fallu exhumer de la cave une antique chaîne hi-fi compacte vermoulue pour parvenir à lire ce troisième album de James H Jewell (uniquement paru sous ce vénérable format!). Singer, songwriter, poète et ébéniste, celui-ci naquit en Pennsylvanie, et avant de s’établir dernièrement à Chicago, il vécut successivement à Nashville, L.A., Toronto et Paris (ville d’où proviennent la plupart des 13 plages constituant cet opus). Armé de sa seule guitare acoustique, d’un harmonica et de sa voix, nombre de ses compos s’ancrent dans la même veine folky que celles du Robert Zimmerman des débuts (voire de certains de ses émules d’alors, tels que Donovan Leitch et Leonard Cohen), ou de ses héritiers successifs, au rang desquels John Prine et Townes Van Zandt. Ainsi de “You’re Nice” et “People We Travel With” (dont le picking alerte doit aussi beaucoup à Mississippi John Hurt et au Reverend Gary Davis), ou encore de “Far Away Across The Sea”, “The Ant And Superman”, “Hello”, “Not A Thought”, “Spider” et du jubilatoire et appalachien “Another Day”. Le titre de l’album résulte tout bonnement du lieu où il fut enregistré. Les Frigos sont un ancien dépôt SNCF situé à la lisière du 13ème arrondissement parisien et de la ville d’Ivry. Squat d’artistes finalement concédé par la compagnie ferroviaire sous forme de baux précaires, c’est depuis une bonne trentaine d’années un lieu fécond d’interactions culturelles pluri-disciplinaires. Logés en son sein, les Human Studios bénéficièrent pour ces sessions de l’expertise de Steven Forward (ingé-son ayant travaillé avec Ray Charles, McCartney, Manfred Mann, Gary Numan et Squeeze, parmi bien d’autres), et James put y compter sur quelques guests aussi bienveillants que Heidi Faust et Dana Thompson (qui vocalisent à ses côtés chacune sur un titre), David Harborfield (à la basse sur un autre), Paul Niehaus (pedal-steel sur un quatrième), Simon Cloquet-Lafolly (piano) et Caroline Glory (violoncelle). Comme Dave Van Ronk, Phil Ochs, Graeme Allwright, Fred Neil et Ferré Grignard avant lui, James H Jewell est donc un beatnik. Sans doute l’un des derniers specimen encore en activité d’une engeance pourtant réputée éteinte depuis beau temps… Si tout ce qui tend à se raréfier devient cher, James H Jewell ne s’en révèle que d’autant plus précieux de nos jours.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, April 26th 2025

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PS: Quel était le prénom du frère de Dick Rivers ?
Réponse: Otto

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