Synth-Pop

Plus apatride que jamais, cet éphèbe finlandais des plus énigmatiques nous revient avec un nouvel opus après trois ans de silence. Écrit et enregistré entre Athènes (sa nouvelle base arrière), Genève, Berlin, Hydra et Maajaam en Estonie, on y croise, au fil de ses treize plages, les contributions du glacial Jimi Tenor (à la flûte et au saxophone), d’Elliott et Virgile Arndt, ainsi que de Emanuel Sundin, Yu-Ching Huang (pour le munichois “Galactic Romance”, à la Moroder), John Moods et de l’actrice et chanteuse française Alma Jodorowsky (parmi divers autres vocalistes encore), tandis que Jaakko Salvainen (de son véritable état civil) se charge de l’essentiel de leurs arrangements et de leur instrumentation (synthés, guitare, basse, saxo, drum-machines et programmation). Si l’on y songe parfois au Joe Jackson de “Night & Day” (“Drifting Away”, “Dino’s Deo”), ainsi qu’à Erasure (“Palace In My Head”, “I Forget”), Ryuichi Sakamoto (“The Chamber Of Love”), New Order (“Trouble Man”, “Let’s See How Things Go”) et au Jacno de “Rectangle” (“Night Walk”), Jaakko semble plus que jamais hanté par la période berlinoise d’un certain David B., entre new-wave dansante et cold-funk (“Hell & Heaven”, “Cyborg”, “L’Horizon”). Celui qui fut, avant d’entamer une carrière musicale à temps plein, conducteur de tramway à Helsinki, nous sert en tout cas son plus ambitieux projet synth-pop à ce jour. À la fois léger et profond, superficiel et inspiré: tout à fait en phase avec notre époque paradoxale, en somme. Nostalgiques des années 80 ne pas s’abstenir…

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, November 19th 2023

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Précédentes parutions de JAAKKO EINO KALEVI chroniquées ICI et ICI