Americana

Fille d’une styliste et costumière se nommant elle aussi Helen Rose (à ne pas confondre, donc) et d’un père musicien, acteur et charpentier (dont on ne spécifie pas s’il se prénomme Tim), la chanteuse, guitariste et saxophoniste Helen Rose avait déjà publié un premier album en 2018 (produit alors par Marvin Etzioni, et chroniqué ICI). Elle délaisse ses instruments à cordes et à anches sur son successeur, pour en déléguer la production à son ami guitariste Jonah Tolchin (co-auteur avec elle), et les arrangements de cordes à Andrew Jocelyn. Et tandis qu’elle faisait un peu feu de tout bois sur son premier essai (y alternant rock et blues, en passant par le gospel), sa ligne artistique s’avère cette fois plus cohésive: un pied dans la country contemporaine (“Raspberry Plain”, “Get Me Out Of This City” et ce “Demons” convenu, en duo avec Tyler James Kelly, soutenus par la pedal-steel céleste de Greg Leisz – déjà à l’œuvre auprès de Robert Plant et Allison Krauss), et l’autre dans un registre proche de la Lucinda Williams actuelle et du Steve Miller d’il y a un demi-siècle (la plage titulaire, “Wolf Tones” et le hâbleur “King Of This Town”). Bien que relativement bref (34 minutes au compteur pour neuf titres), ce second effort en six ans n’évite pas toujours certaines longueurs, liées à la relative platitude de ses thèmes et de ses climats (les piteux “Where Is My Home”, “This Ship” et “The Drakes”). Son interprétation n’est donc pas en cause (Miss Rose ne chante pas mal), mais sa substance, si.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, June 17th 2024

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