Power Pop

Ce n’est pas parce que la Nouvelle-Zélande est un État d’une superficie modeste que sa population n’est pas aussi diverse que la nôtre (loin de là). Ainsi, après le blues Maori qu’y incarne Grant Haua, voici la power pop vintage de Hans Pucket. Basé dans la capitale de l’archipel (Wellington), ce quatuor (dont aucun des membres ne se prénomme Hans, ni ne se dénomme d’ailleurs Pucket) s’est exilé à quelques encablures de son fief, pour enregistrer son second album à Auckland, sous les auspices de Jonathan Pearce (par ailleurs guitariste de The Beths, leurs collègues de label, mais aussi producteur et ingé-son au sein de son propre studio). En dépit des faux airs niais qu’ils arborent sur le livret, les jumeaux Oliver et Callum Devlin (respectivement guitariste-chanteur et bassiste), leur batteur Jonathan Nott et le multi-instrumentiste Callum Passels se révèlent de fins érudits dans leur domaine. De XTC période “Drums & Wires” (“Misery Loves Company”) à Ten CC circa “Sheet Music” (la plage titulaire), en passant par Badfinger (“The Square”, “Kiss The Moon” – jeu de mots sur le patronyme du défunt Who drummer?) à Big Star (“You Must Chill”, “Some Good News”, “Drag Me Through Your Heart”), The Jam période “All Mod Cons”  (“Bankrupt”), voire Cure époque “Kiss Me, Kiss Me, Kiss Me” (“My Brain Is A Vacant Space”), et carrément  McCartney in excelsis deo pur jus (“Honey” ou “I’m Not Opposed To”, avec arrangements de cordes orchestrés par Benjamin Sinclair, autre ami des Beths), on imagine sans peine leur local de répétition constellé de références à ces figures totémiques. Anachronique, argueront les éternels blasés? Ta mère, leur rétorquerons nous: ne boudons pas notre plaisir, voici la pépite pop de l’année!

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, July 24th 2023

:::::::::::::::::::