GLENN MARAIS & THE MOJO TRAIN – Red, Hot And Blue

Self Released
Blues-Rock
GLENN MARAIS & THE MOJO TRAIN - Red, Hot And Blue

Mené par le chanteur et guitariste éponyme, ce combo canadien vient de terminer semi-finaliste de la toute récente édition de l’International Blues Challenge de Memphis. Ils ouvrent cette collection de onze originaux par le southern infused “That’s Where My Mojo’s At”, sur un de ces riffs bancals dont Howlin’ Wolf avait le secret, et avec pour guest rien moins que leur compatriote et sorcier de l’harmonica Mike Stevens (dont le dernier album fut chroniqué ICI). Glenn cisaille l’affaire d’une slide vicieuse, tandis que son complice Manny DeGrandis assaisonne le tout d’une bonne rasade de Hammond B3. Comme son titre ne l’indique pas, “Super Funk” a davantage à voir avec Le blues-rock sudiste qu’avec James Brown, et la section rythmique que constituent Jesse Karwat (basse) et Jeff Saulnier (drums) n’y a pas moins fort à faire, tandis que leur leader défouraille du manche comme du gosier. Sans se départir de la même saine énergie, le mid-tempo “Love Denied” renvoie à de late-sixties bands tels que le Spooky Tooth et le Traffic post-Dave Mason (tous orgue, piano, chœurs et guitare dehors), soit une source d’inspiration commune à des formations plus contemporaines, telles que les Black Crowes. Ponctuée d’un guitar-solo des plus lyriques, la soul ballad titulaire prolonge ce cousinage de belle manière, avant que “It All Went Down” ne plante fermement ses boots dans la tourbe sudiste, entre Floride, Georgie et Alabama. La slide électrifiée y tranche à nouveau dans le lard sans faire de détail, tandis que tout le band s’y fend de chœurs belliqueux, mais sur un rhythm pattern entre Doobie Brothers et Marvin Gaye, “Love, Sweet Love” chasse bientôt ces sombres cumulus, et l’on y songe sur le solo au “Blue Sky” des Allmans, tandis que DeGrandis y laisse à nouveau groover son orgue. Rhythm n’ blues le plus lent et feutré de l’album, “The Song Of Love” exhale pour sa part un parfum proche de ce dont nous gratifiaient Al Kooper , Stephen Stills et Mike Bloomfield au temps de leur “Super Session”, avant que la touche sudiste ne reprenne ses droits pour l’enlevé “Hold Me High”, dont les riffs, le beat et les entrelacs de guitare et d’orgue n’auraient pas déparé le répertoire de Lynyrd Skynyrd. Les Doobies repointent leurs bouts de manches tricotés sur le funky “Pink Lemonade”, soutenu par des chœurs féminins soulful et le saxophone de Nick Begoeff: dance party sur le pont supérieur! Relâchant quelque peu le tempo, le non moins lascif “Can’t You See” n’en poursuit pas moins dans la même veine, et DeGrandis en profite pour doubler son solo de piano de larges bordées de B3. La section rythmique se la joue Johnny Guitar Watson sur le “Professor Day” final, offrant à Begoeff la faveur du premier solo, avant que le leader ne lui emboîte le pas sur un tapis de cocottes, de slap-bass et de clavinet millésimés Stevie Wonder ’72. Un disque d’un éclectisme confondant!

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, March 26th 2024

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