MIKE STEVENS – Breathe In The World, Breathe Out Music

Stony Plain
Americana, Funk-Blues
MIKE STEVENS - Breathe In The World, Breathe Out Music

La slide guitar a connu Bob Brozman et Kelly Joe Phelps, la guitare électrique Jimi Hendrix, la basse Charlie Mingus, Jaco Pastorius et Stanley Clarke, le piano Monk, Bill Evans, Glenn Gould et Keith Jarrett, et la batterie Art Blakey, Tony Williams et Tony Allen. L’harmoniciste canadien Mike Stevens est assurément de cette trempe: à la fois virtuose et défricheur de territoires neufs, ainsi que de métissages encore peu explorés. Issu de la longue tradition bluegrass et trad americana, il s’emploie depuis plus de 35 ans à en repousser les limites, subjuguant au passage chaque auditoire devant lequel il se produit. Pour son huitième album solo (auquel il faut ajouter ceux commis avec Matt Andersen, ainsi que celui avec Raymond McClain), cet équivalent en termes d’éclectisme de ce que représente Ry Cooder pour les six cordes persiste et signe: sans la moindre démonstration d’esbroufe stérile, ce tout-terrain de l’instrument de poche enjambe allègrement les genres et les styles comme de désuettes clôtures, tout en laissant la majorité des harmonicistes contemporains rivés au sol. Tour à tour reggae (“Like A Little Bird”), funky façon Louisianaise (“Bad In A Good Way”, “Put Your Phone Down”), swamp stomp à guimbarde (“Ida Red”), country speedé (“Watermelon Pie”), bluegrass échevelé (“Grumbling Old Man, Grumbling Old Woman” ou la trépidante adaptation du standard “Orange Blossom Special”, digne des Jeux Olympiques), boogie blues (“Devil’s Bride”), voire folk contemplatif (“The Wreck Of The Edmund Fitzgerald”, “Jesse’s Request” ou l’autobiographique “Living In Sarnia”), il accueille les vocalistes Polly Harris et Cory James Mitchell sur deux des six titres chantés, pour assurer lui-même les lead vocals sur quatre autres, tandis que le reste s’avère 100% instrumental. À noter au même registre époustouflant, le guitariste électrique Kevin Breit, dont les soli jazzy n’auraient pas déparé le meilleur de Steely Dan. Aussi iconoclaste que peut s’avérer celle de tout autodidacte surdoué, sa virtuosité laisse pantois, mais Mike n’en néglige pas pour autant l’ingrédient magique qui préserve tout véritable acrobate de la vaine performance: le fun. Un disque aussi renversant que jubilatoire!

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, April 23rd 2022

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Breathe In The World, Breathe Out Music: Mike Stevens at TEDxGabriolaIsland on YouTube:

Mike Stevens – Midwest Uke & Harmonica Camp 2019: