G.F. PATRICK – One Town Over

Need To Know
Americana
G.F. PATRICK - One Town Over

Ah, cette lubie actuelle des étiquettes et des catégorisations… Un temps membre mascotte du quartette Black Horse Motel (dont il s’avérait le seul de sexe masculin), G.F. Patrick (que peuvent bien celer de si ignominieux ces initiales? Gerald Ford?) aurait, selon le communiqué accompagnant son premier album solo, effectué un glissement substantiel depuis le “fluid-folk bluegrass vers le rock et l’alt. country”… À côté de ça, la Révolution des Œillets, c’est de la marelle sans doute, et Copernic un aimable plaisantin! Mais passons sur cette propension à la topologie, puisque cet album n’en a de fait guère besoin. Natif de Georgie, c’est à Nashville que ce jeune songwriter-interprète est allé enregistrer ces 15 plages, avec le soutien actif du bassiste Frank Swart (également co-producteur avec Brian Brinkerhoff), ainsi que des six cordes et claviers de Mark Blasquez, et du remarquable batteur Billy Conway (ex-Morphine, et complice attitré du grand Jeffrey Foucault, dont le récent “Blood Brothers” fut récemment chroniqué dans ces colonnes, ICI). On pige le repositionnement du garçon dès le “Mud” introductif: si Fitzpatrick (de son vrai nom) y assure la guitare acoustique et le chant, les enjolivements électriques de Blasquez l’éloignent en effet sensiblement de la facture bluegrass traditionnelle. Il n’en conserve pas moins la dimension narrative, comme le confirment des titres comme “Trucker’s Song”, “Angel Of Magdelene” et “James McGovern”, ou encore la plage titulaire et “Refugee’s Plea (Jungle Prayer)”, même si certains exercices de style (“Beauty Fades”, “Water Rising Up”) traduisent une tentation college-radios, entre Jason Isbell et Steve Earle. Sans que l’indéniable qualité de ses compositions ne soit en cause, on ne peut parfois réfréner le regret d’une plus grande sobriété dans leurs arrangements, les plages les plus dépouillées se révélant en effet les plus convaincantes (“Tennessee”, “Blood On The Bottle”, “Six-String Directions”, “Till The Day We Die” ou le titre bonus “Weep”). Même s’il est probable que son interprétation live en format plus intimiste ne puisse qu’en accentuer l’impact, voici donc le premier album prometteur d’un artiste en développement, comme on le serine dans les sphères de nos ministères.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, June 25th 2020

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G.F. PATRICK – One Town Over : un album à découvrir également avec nos amis de Americana Highways (chronique en anglais), ICI

G.F. PATRICK – One Town Over : un album que vous pouvez commander (en CD ou en numérique – pas encore de vinyle pour le moment) sur le Bandcamp de l’artiste, ICI