Erik Sitbon – Lost and Found

Autoprod.
Blues

Ne vous laissez pas emporter par des a priori sur la country. Avec ce troisième opus d’Erik Sitbon, ‘Lost and Found’, ce ne sont pas des morceaux de line dance ni des berceuses soporifiques de veillées au coin du feu qui vous sont proposées. C’est une multitude de notes, de tons, de rythmiques, douces, entrainantes qui vont juste se charger de vous faire voyager. Se perdre et se retrouver, c’est un peu le fil directeur qu’Erik et ses compagnons de route musicale vous laissent découvrir dans chacun des 14 morceaux qui composent l’opus.

Entouré de Manu Bertrand, Nicolas Chelly, Thomas Frémont, spécialiste des cordes, Frantxoa Erreçarret, celui des baguettes, Jenny Roussel au chant et Damien Taravelle à l’harmo ainsi que quelques guets, Erik Sitbon a mis tout son cœur et ses tripes dans cet ouvrage. Pas non plus de voyage à Nashville dans des studios coûteux et mythiques, car c’est bien sur notre bon Vieux Continent que la fine équipe a sévi.

Sur des ballades tristes ou des amours perdues, ‘Erin’, ‘Love gone bad’, ou ‘You are not alone’, les paroles sont réconfortantes, portées par des mélodies langoureuses au violon où l’amour peut se faire plus fort que la distance, où le dobro, la slide, défendent cette idée par leurs échos dans de grands espaces évoqués. Chaque corde touchée, pincée, frottée se veut plainte, sanglot que la mandoline de Manu Bertrand ou la voix suave de Jenny rendent plus romantiques. Avec les espoirs de retrouver la lumière, de ‘Little Bird’, de raccrocher ses idéaux aux étoiles, celles d’un drapeau du Nouveau Continent ou celle d’un shérif de western, par exemple. Et si la pochette, par son côté photographique artistique, nous fait déjà rêver, ce n’est qu’une invitation.
On fait claquer ses éperons, on selle son cheval et l’âme des rodéos se fait ressentir, à travers ‘Together’, comme une ode à la liberté où violon, harmo, banjo, dobro forment le quarté gagnant.
Un bon, une brute, un truand? Rien de tout cela, et quand le solo de violon de ‘Country Boy’ s’emballe, ça vous assoit. Non, ça vous oblige à bouger!

Erik et sa bande transportent votre esprit dans l’espace comme dans le temps, puisqu’avec ‘Make me sweat’, c’est comme l’ambiance de la Prohibition, à l’image d’Il était une fois l’Amérique, qui vous chatouille les oreilles. Peut être la prestance du trombone, du banjo et du violon dans un tempo lent limite boogie, associés au piano.
Mais ça ne s’arrête pas là, car non content de vous entrainer dans ces diverses tonalités, ce sont des accents à la Mark Knopfler dans ‘Busking Song’ ou à la Cris Rea sur ‘Forbidden Fruit’ dans lesquels qu’Erik excelle.
Plus étrange encore, ces accents andalous sur cette guitare sèche de ‘Guiding Star’ où la puissance de la voix, comme une lumière sur l’obscurité de la vie, s’affirme par la musique. Une ouverture vers l’espoir, comme la reprise de ‘One’ de U2 ou de ‘Blue Suede Shoes’ de Carl Perkins.

On se repose, on se réveille, on aime la vie, la musique, et ‘Hummingbird’ le traduit à la perfection.

Si vous ne vous procurez pas ‘Lost and Found’, vous perdrez l’occasion de voyager grâce à de supers frenchies.

Virgin B.
Paris-Move
Eric Sitbon