| Blues |
Eric TER est loin d’être un jeune premier, même si son nom ne dépasse toujours pas (hélas…) le cercle restreint des amateurs de très bons songwriters. La faute à ce trop-plein de discrétion et de timidité qui le ronge depuis bien trop longtemps et que le bonhomme explique ainsi: “Cette tendance au renfermement a évoluée et s’est plutôt transformée en goût de la solitude, et puis je suis aussi du genre à penser que les gens ont des qualités et qu’il y en a donc qui savent faire ce que je ne sais pas, ou ne peux pas faire…”. Son truc à lui, c’est composer, écrire des paroles qui touchent au cœur et à l’âme, écrire des musiques qui font vibrer. Songwriter façon Loner, se trimballant plusieurs décennies de compositions en anglais mais aussi en français, ce loup solitaire avait même vu, un beau jour à Londres, débouler dans le studio où il enregistrait les titres de son premier album ‘Sirkel & Co’ (un vinyle devenu collector!) (*) rien moins que Mick Taylor en personne, lui offrant d’être son guest pour quelques titres. Le Mick avait prêté l’oreille à ce qui se passait dans le studio voisin du sien et il avait été tellement séduit par la musique de Eric Ter qu’il avait spontanément proposé d’y apporter son jeu de guitare, qu’il trouvait complémentaire à celui de son homologue frenchie. Un album qui fut diffusé ensuite en CD par une maison d’édition “grand public” qui l’attribua et le renomma tout simplement ‘Mick Taylor’. C’est dire la qualité de ce premier album! Un “collector”, on vous l’a déjà dit.
Ce qui est magique, avec Eric Ter, c’est que tout simplement “une couleur musicale en amène une autre, comme pour un tableau, et au bout de deux ou trois titres, au bout d’une certaine avancée de l’album, le truc se dessine presque de manière automatique, par fascination”. Cela vous donne sur cet opus une série de treize titres dans lesquels le feeling et le toucher de gratte de Eric Ter vous séduisent totalement. Après l’ovni “Soundscape Road” (**) sorti en 2013 et dans lequel “question guitare, les amateurs de Hendrix et surtout de Jeff Beck s’y retrouveront avec Eric Ter en instrumentiste idéalement complet” (S. SI. – Le Monde), le loup solitaire a repris un chemin plus escarpé, plus bluesy, avec toujours cette lumineuse écriture, comme sur « Waiting for Time » ou « The other night ». Et avec toujours ce toucher de six cordes qui vous laisserait presque à penser que n’importe qui pourrait se mettre à la guitare tellement c’est fluide et limpide. Un jeu de gratte et des arrangements moins riches que sur “Soundscape Road”, certes, mais qui laissent une place de choix à la voix de Eric Ter, comme s’il devait se libérer de charges émotionnelles trop fortes, comme dans une sorte de confession musicale plus intimiste, comme s’il fallait démontrer une fois encore de quoi il est toujours capable, pour tenter de s’émanciper de son intemporelle mélancolie. A noter également la première plage, “Play it up !” (qui aurait été un hit si l’album était sorti lorsque de vraies radios diffusaient de la vraie musique!), qui est reprise dans une seconde version comme dernier titre de cet opus qui, finalement, n’incite qu’à une seule chose, appuyer sur la touche “replay”, tellement cela vous accroche, vous rend la zik indispensable, vitale! Celle des meilleurs!
Frankie Bluesy Pfeiffer
Rédacteur en chef – PARIS-MOVE
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Pour commander “Play it up!” en ligne sur le site de Eric TER, c’est ICI
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(*) Pour écouter en ligne l’album “Sirkel & Co”, c’est sur le site de Eric TER: ICI
“Sirkel & Co” (Charly Records – 1976):
Guitars, vocals: Eric Sirkel (Eric Ter) – Guitar: Mick Taylor (on tracks 2, 5, 6, 11) – Keyboards & Piano: Ronnie Leahy – Drums & Percussions: Collin Allen, Marc Frentzel (5, 7, 13) – Bass: Gordon Raitt – Horns: Chris Mercer, Mick Eve, Ron Carthy – Back-up vocals: Joy Yates, Lisa Strike, Jackie Sullivan
(**) Album “Soundscape Road” sorti chez Dixiefrog et dont vous retrouverez la double kronik sur PARIS-MOVE, ICI
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