Blues

Cet album de Elliott est pour le Blues comme une pierre de Jade. Des pierres, il y en a beaucoup, mais des pures, aux reflets superbes, sans défaut dans le caillou, il n’y en pas tant que cela, et avec cette galette Elliott nous offre l’une des plus belles Jade de cette année. Sur les 14 joyaux soigneusement alignés, quatre titres du grand Muddy Waters, dont une exceptionnelle version de I got my mojo working et une, non moins superbe, de Mannish Boy. 

Le son est propre et chaud à la fois, donnant l’étonnante sensation que Elliott et son quintet sont là, dans votre salon, près de vous (bravo à Florent Barbier et au Franklin Studio, au Havre !). Parmi les autres reprises dans lesquelles Elliott a su insuffler sa personnalité pour mieux rehausser encore la qualité des ces pièces mythiques du Blues, je vous recommande un Terraplane Blues de Robert Johnson parfaitement ciselé, et les deux superbes versions intimistes de Tip on in (Part1) (Slim Harpo) et I’m ready (Willie Dixon). A signaler que le grand Elliott signe quatre superbes titres, dont deux avec l’excellent Olivier Durand qui fait ici une belle démo de ses talents, que ce soit au dobro, à la slide, à la guitare électrique ou à la six cordes acoustique. A noter la présence d’un batteur absolument génial, Danny Montgomery, qui joua avec le grand Ray Charles, et celle, discrète mais omniprésente, de Kenny Margolis aux claviers, qui accompagne habituellement Willie de Ville. 

Et comme Elliott a voulu vous tailler l’une des plus belles pierres de cette année bluesy, il vous gratifie d’une seconde galette, un DVD 5 titres, Tribute to Willie Dixon, sur laquelle figurent des incontournables, comme Spoonful ou Back Door Man.

Frankie Bluesy Pfeiffer
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