Blues |
Ayant débuté sa carrière au début des années 90 au sein de la formation italienne Dirty Hands, l’harmoniciste et chanteur Egidio Ingala la quitta en 1998 après deux albums remarqués (“XXX Hot Chlili” en 94, et “Four Cool Cats” en 96), pour fonder son propre band. Formés par Egidio en 2010, les Jacknives comprennent, outre ce dernier, le bassiste Max Pitardi (déjà membre de Dirty Hands), le batteur Enrico Soverini et le guitariste Marco Gisfredi. Après “Switcharoo” en 2017 (chroniqué ICI), les voici de retour avec leur ami Alex Schultz (ex-guitariste de William Clarke, Rod Piazza et Lester Butler), pour treize nouvelles plages comprenant trois compositions originales et dix reprises. Sur le plan stylistique, on oscille ici entre les premiers T-Birds et Rod Piazza (“Put It On” et “I Don’t Mind”, avec leurs superbes soli de guitares et d’harmo chromatique), ainsi que le regretté Lee McBee (“So Deep”). Le registre des covers s’étend de Snooky Pryor (“Boogie Twist”) à Smokey Smothers (“Ain’t Gonna Be No Monkey Man No More”), en passant bien sûr par l’un des modèles d’Egidio, le mythique George Smith (“Blues Stay Away” et l’instrumental échevelé “Juicy Harmonica”), tout en proposant une version du mambo “I’m Going Home” de Prince Conley, ainsi que celles du “Little Girl” de ‘Baby Face’ Leroy Foster, du “Whirlaway” d’Allen Toussaint, du “You’re An Old Lady” de John Lee ‘Sonny Boy’ Williamson, et de la swamp ballad “I Don’t Want No One (To Take Me Away From You)” signée Slim Harpo. Capté à Bologne dans le studio Epifonica Soundlab, voici un album solidement ancré dans les millésimes jump, swing et low-down des fifties, avec le son ad hoc, et surtout l’esprit et le jeu s’y référant. En ce sens, une indéniable réussite.
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, October 2nd 2024
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