EGIDIO “JUKE” INGALA & THE JACKNIVES – Switcharoo

Rhythm Bomb
Blues

Depuis les disparitions consécutives de Johnnie Bassett, Lynwood Slim et Joe Weaver, le jump-blues qui connut un retour de flamme dans les années 80-90 ne compte plus guère de représentants américains en activité. Hormis, bien entendu, Rod Piazza (qui se fait de plus en plus rare) et Rick Estrin & The Nightcats. Heureusement, nous autres Européens, pouvons encore compter sur les Anglais Paul Lamb, les Teutons B.B. & The Blues Shacks, le Français Nico Duportal et cet infatigable Rital d’Egidio ‘Juke’ Ingala. En près de trente ans de carrière, celui qui débuta au sein des savoureux “Dirty Hands” (au pays de l’opération “mains propres”!) persiste à perpétuer sur nos terres la bonne parole d’un irrépressible swing bon teint. Comme l’indiquent les notes de pochette, on ne parle pas ici de blues-rock, mais bien du truc originel, tant dans l’esprit que dans la forme. Produite par Little Victor, cette nouvelle rondelle sonne plus que jamais comme un compromis entre les enregistrements forties/fifties qui leur font office de viatique, et ceux des eighties que publiaient entre Austin et L.A. des bands tels que les T.Birds et le Hollywood Fats band. En 14 plages, ces quatre lascars déploient sur “Switcharoo” (avec un “r” inversé, s’il vous plait) l’éventail de leurs compétences, depuis le Chicago shuffle échevelé façon “Mojo Working” (“I Was Your Fool”) jusqu’au deep down blues (“Treat Me So Bad”, “Miss Daisy”). Entre ces deux pôles, ils revisitent quelques obscurs standards d’Eddie Taylor et Billy Boy Arnold, parmi de solides compos de leur cru. L’instrumental “Cornbread & Caviar” est l’occasion pour le guitariste Marco Gisfredi de démontrer l’étendue de son registre: accords jazzy et arpèges déliés, au service d’un groove jamais démenti. Quant à leur leader, il s’avère plus que jamais l’héritier de ses maîtres, de George Smith à William Clarke, comme en témoigne l’autre instrumental, “Sleeping Beauty” (où s’illustre également le piano de Carl “Sonny” Leiland). Si vous aimez essuyer la vaisselle (ou toute autre tâche ménagère) en gigotant au risque de bousculer le mobilier, voici votre partner in crime tout désigné. Qui a décrété que l’on devait forcément danser idiot…?
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Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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