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Le début des années ’60 voit l’arrivée d’un batteur de jazz improbable au sein des Rolling Stones. Il jouera sans faille avec le groupe jusqu’à la fin de sa vie… (1941-2021).
“Les grands groupes ont tous un point commun: un batteur qui sort du lot.” – Andrew Loog Oldham. Et autant les Who que Led Zep peuvent l’attester, tout comme ELP, les Beatles ou les Stones, bien sûr.
C’est en 9 chapitres que l’auteur, Paul Sexton, également journaliste (son travail est publié entre autres dans The Sunday Times, The Times et Billboard) et présentateur musical, couvre la carrièrre et la vie des cinq Rolling Stones et nous relate en quoi leur batteur sort du lot, justement. Un qualificatif lui est attribué dans tous les domaines, “irréprochable”! Sur le plan personnel, déjà, en épousant Shirley Ann Shepherd le 14 octobre 1965. Il ne la quittera jamais. Sur le plan musical, également, lui qui débute comme batteur dans le Blues Incorporated d’Alexis Korner et devient batteur professionnel avec les Rolling Stones en 1963. Lui qui avait toujours été un grand amateur de jazz, avait commencé à étudier à la Harrow Art School, car il était plutôt doué pour le dessin (il commettra même quelques bandes dessinées!). C’est avec un ami, Dave Green, à qui il restera fidèle tout au long de sa vie, qu’il commence à jouer du jazz… pour ne jamais arrêter, ou le délaisser. Cet excellent ouvrage trace le portrait (surprenant?) d’un homme à la fois esthète, fou de mode et de belles voitures (Charlie n’ayant jamais eu son permis de conduire, il s’habillait chaque jour dans un costume de la même couleur que l’une de ses nombreuses voiture dans laquelle il allait s’asseoir, pour profiter totalement de ce moment), casanier, bon père de famille et pilier indéboulonable de la scène rock… sans jamais délaisser le jazz. Il joua d’ailleurs un rôle important dans l’élaboration et la conception des architectures scéniques dans lesquelles les Rolling Stones donnèrent leurs plus récentes prestations! Et les seules similitudes entre ce versant jazzy et méconnu de la carrière de Charlie Watts et l’autre, celle du drummer des pierres qui roulent, tiennent en deux points: son fameux kit Gretsch de luxe, et surtout ce dogme imprescriptible: aucun solo de batterie!
Et comme le disait si bien Patrick Dallongeville dans sa chronique du coffret Charlie Watts – Anthology: “En attendant, voici donc une autre occasion de le revendiquer ad æternam: moi aussi, je suis Charlie!”
Un ouvrage de 400 pages préfacé par Mick Jagger et Keith Richards qui se dévore tant il est passionnant!
Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
PARIS-MOVE, November 14th 2023
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Chroniques du coffret Charlie Watts – Anthology: ICI et ICI