CHARLEY CROCKETT – The Valley

Son Of Davy / Modulor
Country

On a déjà eu l’occasion de vous narrer par le menu tout le bien que nous pensons de Charley CROCKETT. Certes, le type s’appelle sans doute autant comme ça que moi D’Artagnan, mais l’affaire n’en prend pas un tour comique pour autant. À preuve, il a enregistré ce nouvel album pile une semaine avant de subir une opération à cœur ouvert. Natif de l’improbable bled de San Benito au Texas, sa vie ne fut à ses débuts déjà pas un lit de roses. Comme il l’énumère sur la plage titulaire, il connut tout jeune une vie d’errance, se produisant encore adolescent sur les trottoirs de New-Orleans ou dans les couloirs du métro de New-York. Pas revivaliste pour deux dimes, ce garçon n’en adopte pas moins les canons orthodoxes d’une country pré-Grand Ole Opry, au temps où Buck Owens (dont il adapte ici “Excuse Me”) et Merle Haggard tentaient de redresser le flambeau chancelant des regrettés Hank Williams et Bob Wills (“Maybelle” en est l’exemple édifiant). Plus Bakersfield que Nashville en somme, Charley CROCKETT n’en saupoudre pas moins ses ritournelles de fiddle et pedal-steel hautement homologués. Depuis son ranch dans le ciel, Gram Parsons en personne sanctifie ce “Motel Time Again” aux tournures de classique, et en 2’09 chrono, “5 More Miles” renvoie à leurs chères études tous les Charlie Winston de la création. “10.000 Acres (of Lonesome)” confirme l’ostentation particulière des countrymen pour les chiffres (Charley reprend ainsi le “7 Come 11” de Vince Emerson, et le traditionnel “9 LB Hammer”). Une sorte de cousin éloigné de Wayne Hancock, qui aurait décliné toute inclination rockab’ pour mener sa monture sur les rives d’une western soul aussi tourneboulante que la claudication de John Wayne dans “L’Homme Qui Tua Liberty Valance” (cf. le gospel “River Of Sorrow” et son orgue zinzinant). Ramasse ce steak, pied tendre, Charley CROCKETT’s the real thang.

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, July 30th 2019

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A relire absolument, la chronique de l’album de Charley CROCKETT: “LIL G.L.’S BLUE BONANZA”, et c’est ICI sur PARIS-MOVE