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Charles Chen est avant tout un compositeur age de 18 ans seulement et provenant de la Winston Churchill High School, du Maryland forme a la musique classique, évoluent dans le jazz et ayant pour centre d’intérêt, la nature, l’univers, leurs évolutions et phénomènes, voici ce qui constitue son univers de création artistique. Il est vrai qu’avec ces quelques informations on risque de passer à cote de l’essentiel de cet album. Cet album donc reprend des intonations empreintes a la musique classique pour servir le protocole créatif suivant: En scrutant les figures tutélaires du jazz, d’hier à aujourd’hui, Charles Chen s’est surpris à tracer des parallèles entre ces musiciens et d’autres héros issus de la fiction, de la mythologie ou de l’anime. “Nous écoutons les musiciens tout au long de leur vie, en suivant l’évolution de leur art, qu’il croisse ou s’atténue”, confie Chen. “En les racontant et en transmettant leurs histoires, nous pouvons comprendre le génie derrière la musique. Ce sont ces récits qui maintiennent la musique vivante.”
Il y a donc ici une vision culturelle et une réflexion sur son art a plusieurs niveaux, et c’est ce qui rend cet album des plus passionnants, il faut également savoir que l’enregistrement de ce disque a failli ne jamais voir le jour, sauvé in extremis par une intervention providentielle. “J’avais initialement prévu la participation de Bob Malach”, raconte Chen. “Mais deux jours avant la session, il m’a prévenu qu’il ne pourrait pas venir. Il devait se rendre aux urgences: à force de jouer, il s’était provoqué une hernie. Par chance, je travaillais justement sur un autre projet dans le même studio avec Bob Sheppard la veille. Il m’avait déjà aidé à retravailler les partitions des mois auparavant, alors il connaissait le répertoire. Il a accepté de me dépanner au pied levé. Shep a littéralement sauvé l’album.”
Les portait musicaux, ne sont pas une nouveauté en musique, en effet depuis le moyen age, poète ou musiciens rendent par diverses créations hommage à leurs ainés de façon relativement régulière, la seule chose qui a réellement change est le niveau d’expertise de ceux qui créent ce genre de portraits et Charles Chen, nous offre une des plus fines réflexions sur le jazz du 20eme siècle. La plupart des titres de cet album sont de Charles Chen, cependant il y a quelques exemple s de reprises subliminales, comme son arrangement de Alice in Wonderland, le compositeur célèbre l’univers de Bill Evans et Chick Corea, avec des accords luxuriants, des lignes mélodiques volatiles, et une contrebasse qui rappelle l’élégance virtuose de Scott LaFaro.
Un album qui n’est pas pour tout le monde, qui demande une bonne connaissance du jazz, voir même de la musique classique, les arrangements musicaux de Charles Chen ont une importance suprême sur le déroulement de cet album, il arrive à nous faire ressentir le lien entre ces 8 créations. Plutôt que de céder au lyrisme attendu, Chen préfère un ton léger, à la manière de Red Garland, exploitant la dynamique et l’amplitude à la Ahmad Jamal, tout en captant l’énergie de Gene Harris. Le morceau s’ouvre avec éclat sur une entrée en fanfare, suivie d’un solo de saxophone ténor sur des arpèges scintillants, et se conclut par une surprise d’inspiration classique.
Incontestablement Charles Chen est un artiste à suivre qui aura certainement une très grande productivité dans les années a venir, tant il a visiblement de choses a nous dire, avec sa passion.
Thierry De Clemensat
Member at Jazz Journalists Association
USA correspondent for Paris-Move and ABS magazine
Editor in chief – Bayou Blue Radio, Bayou Blue News
PARIS-MOVE, May 18th 2025
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Musicians :
Charlie Chen (piano)
Randy Brecker (trumpet)
Bob Sheppard and Lawrence Feldman (tenor saxophones)
Mike Richmond (double bass)
Adam Nussbaum (drums)
Tracklist :
Kismet
Zhang Fei, Fierce Warrior
If On A Winter’s Night A Traveler
Colossus Of Rhodes
Alice In Wonderland
Straw Hat
Soph, Aeon Of Wisdom
Stardust