| Rhythm 'n' Blues, Rock 'n roll |
Couple à la scène comme à la ville, le guitariste français Rodolphe Dumont et la chanteuse espagnole Cecilya Mestres ont déjà commis de concert “Cherry Blossom” en 2021, et “Back In 1955” en 2023 (chroniqués ICI et ICI). Toujours animés par la même ferveur envers le rhythm n’ blues et le rock n’ roll des fifties, c’est à nouveau en compagnie de l’imparable Sax Gordon Beadle aux soufflants qu’ils nous reviennent, avec cette fois à leurs côtés les non moins efficaces Olivier Cantrelle au piano (Nico Duportal & The Rhythm Dudes, Benoît Bliue Boy, Jai Malano), Abdel B. Bop Bouyousfi à la contrebasse (Rosebud Blue Sauce) et Denis Agenet aux baguettes (Bad Mules, Tia & The Patient Wolves, Nolapsters). S’ouvrant sur l’instrumental heurté “Wild Piña Colada” (digne de Big Jay McNeely), cet opus se poursuit dans la veine d’Eddie ‘Cleanhead’ Vinson avec “Blue Door House Boogie” (où Beadle et Cantrelle se fendent chacun d’un solo à décorner les bœufs), tandis que Cecilya y fait son entrée en majesté, avant que la plage titulaire ne ravive les ondulations salaces de Louis Prima, Perez Prado et Mongo Santamaria. C’est du côté du “Jailhouse Rock” de feu le King et des “Reddy Teddy” et “Heeby-Jeebies” de Little Richard que verse ensuite l’effréné “One Way Ticket To Paradise”, avant que la Nola surf ballad “Ruby” ne renvoie aux prémisses des girl groups que cornaquait jadis le proto-mogul Spector à l’orée des sixties. Sous la houlette de Sax Gordon, l’esprit fantasque de Wynonie Harris habite ensuite ce “Travelin’ Woman” traversé d’un solo 100% swing de la guitare de Dumont, tandis que sa régulière y alterne minauderie et aguicherment assumés. C’est grâce à ce dernier que T-Bone Walker et Tiny Grimes se réincarnent effrontément au fil de “By The Sea” et “Crazy Guitar”, tandis que Gordon Beadle y personnifie une section de cuivres à lui seul. Le jump “Champagne” renvoie pour sa part à la veine des regrettés frères Liggins (qui s’y connaissaient eux aussi en cirrhose), et Cantrelle s’y entend pour se frayer un chemin parmi les chœurs et cuivres. Ses ivoires étincellent encore sur le frénétique “All The Things I Don’t Need”, où Dumont case un autre de ces soli dont il garde jalousement le secret. Il faut souligner que hormis “Flamingo”, les dix autres plages de cette rondelle sont toutes signées de notre charmant petit couple, et qu’elles n’auraient pourtant déparé en rien n’importe quelle anthologie rhythm n’ blues des fifties. Une performance en soi, mais aussi le disque idéal pour vos surprise parties, pendaisons de crémaillères, enterrements de vies de garçons et autres sacrifices humains.
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, April 1st 2025
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On se réjouit de l’arrivée de Cecilya et ses sbires chez Dixiefrog! Après s’être interrogé au moins deux fois: un label hexagonal aussi fameux ne mérite-t-il pas des formations de cet acabit sous son toit? …et la présence d’une formation de cette qualité ne justifie-t ’elle pas qu’elle soit immédiatement hébergée par l’un des labels de blues les plus prestigieux? Quoi qu’il en soit, poser l’une ou l’autre de ces questions c’est y répondre par l’affirmative. 10 morceaux de ce Parisian Mambo ont été composés par le duo au coeur de la formation: Cecilya, chant, et Rodolphe Dumont, lap steel, guitare baryton, basse, guitare électrique. Quelques special guests de classe sont de la partie: Gordon Beadle, sax ténor et baryton, Olivier Cantrelle, piano, Abdel B.Bop, contrebasse, et Denis Agenet, batterie. Ça remue à tous les étages, comme l’indique le titre de l’album, et deux titres particuliers donnent le ton: Wild Pina Colada et Champagne. Les deux morceaux composés par Rodolphe Dumont, en introduction et en conclusion mettent en exergue le talentueux guitariste. Prévoyez des extincteurs, les Dancefloor vont cramer!
Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
PARIS-MOVE, April 2nd 2025
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