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Incontestablement, le livre de Carol-Mekeda Ketcham (Editions Gaussen), cousine de Johnny Hallyday et filles des légendaires Desta et Lee Ketcham – Halliday, est l’évènement littéraire et rock’n’roll de ce début d’automne 2024. Il vient de là, il vient du blues, il vient de la dynastie, non pas capétienne, mais des Hallidays. Halliday avec un “i”, véritable orthographe, avant qu’un préposé des disques Vogue en 1960, ne commette cette faute d’orthographe irréparable en écrivant ce nom, qui deviendra certainement l’un des plus célèbres patronymes en France, avec ceux de De Gaulle, Bardot ou Delon, avec deux “y”. Il était trop tard pour faire marche arrière. Jean-Philippe Smet ou plutôt Johnny Hallyday jouissait alors comme d’une seconde naissance, celui qui ne laissera jamais les filles ou inversement, celui qui les couvrait de 24.000 baisers et celui qui allait devenir le petit clown de nos cœurs, pour les six décennies à venir, sans aucune connotation péjorative… avec Line Renaud en qualité de marraine et l’ineffable Lucien Morisse en qualité de briseur de vinyle en direct sur Europe n°1, bien avant l’avènement des Chaussettes Noires et des Chats Sauvages. Le mot “clown” étant ici employé pour son côté saltimbanque, terme souvent revendiqué avec fierté et à juste titre par Johnny, Desta et Lee, pour qualifier les artistes de scène et du monde du spectacle, qui chaque soir, distillent du rêve et du bonheur. Indubitablement, Carol-Makeda Ketcham a mis ses tripes sur la table (excusez l’expression quelque peu olé olé), afin de rendre hommage à son illustre cousin, déballer comme chez le psy ses sentiments intimes et ses émotions profondes. Mais cette métaphore grandiloquente colle véritablement à la personnalité sans demi-mesure et à l’état d’esprit qui animait l’auteure, au moment d’écrire la première page de ce travail de mémoire, dantesque et émotionnel. Une plongée dans l’histoire familiale des Hallidays, pouvant mettre sens dessus dessous le cœur et chambouler l’âme. Quoi qu’il en soit et c’est une évidence, un ouvrage dont l’auteure et les lecteurs (nombreux j’espère!) ne sortiront pas indemnes. Un livre qui vous fera mal, très mal, lorsque vous le refermerez. C’est vrai qu’un livre a toujours deux auteurs, celui ou celle qui l’écrit et celui ou celle qui le lit. Dans celui-ci, Carol-Makeda Ketcham s’est mise à nu pour révéler des informations et des anecdotes privées, dévoilant ainsi et pour le plus grand bonheur des fans de Johnny et des lecteurs, les secrets les plus intimistes, d’un artiste hors du commun, issu d’une famille hors du commun.
Mais attention mes chers amis, avec ce bouquin, on n’est pas dans le voyeurisme à deux balles, ni dans l’exhibitionnisme le plus nauséabond d’une presse people, digne du caniveau, qui a tant écrit de contrevérités et d’inepties à propos de Johnny, en faisant fantasmer les simples d’esprit dépourvus de finesse cérébrale et intellectuelle et surtout, en faisant ses choux gras et en empochant sans scrupules les confortables dividendes. Ici, pas de cadavres dans les placards, pas de valises de cash planquées sous le plumard à destination du Luxembourg ou des îles Caïmans, pas de Sex & drugs & Rock & Roll, vieil adage propre au rock stars, pas de scoops luxuriants et fastidieux, pas de petites guéguerre d’héritages… Carol s’est transformée en fin limier pour mener à bien cette enquête, en Capitaine au long cours pour poursuivre inlassablement ses investigations, ouvrir la malle poussiéreuse aux souvenirs, en exhumer les réminiscences, et de sa vieille Remington de collection, apposer les mots (maux?) qui en découlent. Georges Simenon, l’inspirateur de Maigret et l’égérie du mythique 36 quai des Orfèvres, n’aurait pas fait mieux que Carol. Cependant et malgré mon enthousiasme non-dissimulé à chroniquer cet ouvrage, qui m’a littéralement tenu en haleine, jusqu’à y repenser même plongé dans les bras de… Morphée jusqu’au pays des songes, et qui m’a textuellement fait chavirer mon subconscient, tel le bateau ivre d’Arthur Rimbaud, affrontant les éléments déchaînés, sans gouvernail et sans sextant, de la proue à la poupe, malgré mon enthousiasme disais-je, je ne vais pas vous dévoiler tous les arcanes et toutes les richesses de ce livre, son introduction, son développement et sa conclusion, vous narrer les grandes heures du Golf Drouot, Elvis Presley, Eddie Cochran, James Dean, Marlon Brando, la patinoire Saint-Didier, l’Alhambra, Les Diaboliques d’Henri-Georges Clouzot, la bande de blousons noirs de la Trinité… vous préservant ainsi des plaisirs charnels et sensitifs de sa lecture prochaine, car lire est une aventure fantastique qu’on tient entre les mains.
A vous de découvrir la beauté, parfois cachée, des pages de ce livre de Carol-Makéda Ketcham, d’une noblesse incomparable, vous sombrerez corps et âme dans le subliminal. Il Vient De là – La Saga Des Hallidays étant l’alpha et l’oméga, l’aller ego, de l’excellent livre de Jacques Verrecchia Avocat du Patron (Mareuil Editions), chroniqué ICI. Deux ouvrages, indissociables, nullement antinomiques mais complémentaires, et “INDISPENSABLES”! Deux vibrants hommages à Johnny Hallyday, la star absolue, le pionnier. Car qu’on l’aime ou qu’on le déteste, force est de constater qu’il demeure la plus grande légende française de tous les temps, légende impérissable et indestructible, malgré la mort et ses sarcasmes, de notre patrimoine culturel, comme on va visiter le Tour Eiffel ou le château de Versailles. La Dame à la Faux qui a accompli sa sinistre besogne, par un funeste 5 décembre 2017 à Marnes-la-Coquette. La sincérité et la crédibilité auront été la meilleure des alchimies pour la totale réussite de ces deux offrandes (Ketcham/ Verrecchia), pour assouvir nos fantasmes, pauvres communs des mortels que nous sommes, nos rêves chimériques et notre curiosité de fans, respectueuse et bienveillante à l’égard de Johnny. Ce livre de Carol-Makéda Ketcham est une véritable mine d’or, alors lisez-le pour vous enrichir un peu plus… et pour faire plus amples connaissances avec la genèse Johnny Hallyday, le tout agrémenté de photos très rares et de documents extraordinaires. Un livre à lire, à relire et à conserver précieusement comme la prunelle de ses yeux.
Je dédie mon humble chronique à la mémoire de Johnny et à celles de Desta et Lee Halliday, deux saltimbanques dans le sens le plus noble du terme, deux ménestrels qui dévoraient inlassablement les kilomètres et l’asphalte, et sans qui absolument rien ne serait arrivé et sans qui le rock’n’roll en France aurait sans aucun doute et inexorablement été réduit à peau de chagrin, voire enfoui dans les profondeurs abyssales d’un rêve inassouvi, entre néant, obscurité et silence assourdissant. Respect! Toute la musique que j’aime, elle vient de là, elle vient du blues. Quant à l’idole, il venait de là…
Disponible en librairie et dans toutes les bonnes pharmacies le 15 octobre 2024 ou dès le samedi 5 octobre 2024, à 15h00, lors d’une rencontre-dédicace exceptionnelle à Rock Paradise 42, rue Duranton 75015 Paris, métro “Boucicaut”.
Serge SCIBOZ
Paris-Move
PARIS-MOVE, October 2nd 2024
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