| Americana |
Bobbo Byrnes is a chum (comme disent nos amis Québécois). Le seul artiste indépendant américain actuellement capable de dépenser 17,10$ pour vous expédier non pas un, mais deux exemplaires de son dernier album, agrémentés non seulement d’un extended E.P., mais aussi d’un porte-clef confectionné de ses mains à partir d’une touche de piano des années 1880 (le gusse arrondit ses fins de mois en accordant ces instruments hybrides entre cordes et percussions). Le seul aussi, depuis le regretté Jimmy Lafave, à assumer d’inscrire son art dans les pas de répulsifs à rock-critics à la coule tels que Ten Years After (LaFave reprenait “Rock n’ Roll Music To The World”) et AC/DC (Bobbo s’octroie ici “It’s A Long Way To the Top (If You Wanna Rock N’ Roll)”). Entre Warren Zevon et d’autres outcasts tels que les London Cowboys ou ces ex-faves de Black Crowes, Bobbo délivre, avec ces sept titres (dont il nous confie qu’ils furent captés lors des mêmes sessions que celles qui nous valurent son quatrième LP, “SeaGreenNumber5”, chroniqué ICI), une nouvelle tranche roborative d’americana inspirée. Son “Chasing Rock & Roll” introductif n’aurait ainsi pas déparé le “Southern Accents” de Tom Petty, ni le Slim Chance du non moins regretté Ronnie Lane (auquel s’apparentent également l’enjoué “Charlie” où se distingue, outre la mandoline de Bobbo, le violon de Georgiana Hennessy, ainsi que “Walk Away” et “Outlaws & Angels”, avec la pedal-steel de Jeremy Long et les chœurs de Jennifer Moraca et Morgan Keating). Hormis ce second titre et la cover d’AC/DC, Bobbo co-signe quatre autres compositions avec son épouse Tracy, dont les enlevés “Different Beds” et “Truckin’ Song” (tous deux dignes de Willie ‘Loco’ Alexander au temps de son Boom Boom Band). Quant à sa reprise des frangins Young et de Bon Scott, Hayseed Dixie n’a qu’à bien se tenir!
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, January 10th 2024
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