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Faut-il encore vraiment présenter Bob Margolin? Né en 1949 à Brookline, Massachussets, il officia en effet en tant que guitariste auprès de Muddy Waters de 1973 à 1980. Signé en 93 chez Alligator, il participa ensuite au Muddy Waters Tribute Band (constitué de vétérans de ses orchestres des seventies), avec lequel il enregistra en 96 un album sur Telarc. Co-fondateur du label Vizztone en 2007 (avec l’harmoniciste Richard Rosenblatt), il y publie depuis régulièrement, après avoir un temps tenu rubrique dans le magazine “Blues Revue”. Célébré de longue date pour ses talents de guitariste électrique, Bob surprit son monde, quand il enregistra en 2019 (et à 70 ans) son premier album 100% acoustique, “This Guitar And Tonight” (chroniqué ICI), suivi l’année d’après par l’E.P. “Star Of Stage And Screens”, capté selon la même formule au cours du confinement (et chroniqué ICI). S’il se présente à nouveau intégralement seul aux manettes sur ce “Thanks” rendant hommage à quelques uns de ses maîtres, il a heureusement ressorti sa slide électrifiée, dont il propose d’emblée un brillant échantillon avec le “Going To Main St.” d’ouverture (signé McKinley Morganfield en personne, avec lequel il l’interpréta longtemps). Les joies du re-recording en home studio lui permettent d’y ajouter une piste de basse, soutenue par une percussion sommaire. C’est le même artifice qui lui vaut de doubler sa propre voix sur sa version du “Shape I’m In” que le récemment disparu Robbie Robertson composa pour The Band. Bob incorpore à sa set-list quatre originaux de sa plume: “Mean Old Chicago” (qu’il interprète sur sa Gibson Archtop dans la pure veine de son ancien patron, en en reproduisant les lignes de bottleneck caractéristiques), “Baby Can’t Be Found”, “No Consolation” (sur le solo duquel on peut entendre l’aboiement furtif de son chien Levon, d’après le prénom du défunt drummer et lead singer du Band) et “Just Before Dawn”, auxquelles s’ajoutent ses adaptations du “Who” de Willie Dixon, du “For You My Love” de Paul Gayten (sur la trame du “My Babe” du même Willie Dixon), du “Hard Working Man” de Jimmy Rogers, ainsi que du “Lonely Man Blues” qu’il co-signa en son temps avec Muddy lui-même. La carte postale d’un vétéran de la blues-guitar, sur l’élégance duquel le temps ne semble pas avoir grande prise. Si vous aimez votre blues jovial et spontané avec une pointe de swing, ne cherchez pas plus loin.
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, October 20th 2023
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Un petit mot de Bob Margolin à lire avant de l’écouter via ce link, sur Facebook:
“I miss playing live for you so much! But I am working on making videos at home. Some will be more Facebook Live. I have already done and will do more for the great Can’t Stop The Blues page. I love Blues Radio International’s Tour interviews and concerts. I found this one I made a couple of weeks ago – it is one of my favorite Muddy Waters Blues songs. I offer it to you today. Tip if you want: PayPal.Me/bobmargolin Venmo: @Bob-Margolin – Thanks!”