Blues Power Band – Dark Room

CD - Dixiefrog
Blues

On sentait bien que c’était la fin d’un cycle pour le Blues Power Band. Un cycle commencé en 2007 avec l’album ‘Shoot Shoot Don’t Talk’ qui plaça d’entrée de jeu le groupe au devant de la scène Blues Rock Française. Si on compte un deuxième album ambitieux bien qu’inégal, ‘Zee’, et ‘Where The Action Is’, un DVD/CD Live très réussi, sans parler de dates mémorables comme la Paname Blues Night, le Montréal Festiblues, le Club Med World, le Festival Montereau Confluences, le Réservoir, Cahors ou Cognac, le bilan est plutôt AAA, ou AA+ si vous préférez. Du coup, on les attendait impatiemment pour la suite de cette belle aventure. La suite, la voici, un nouvel album du nom de ‘Dark Room’, encore produit par leur guitariste surdoué, Régis ‘papygratteux’ Lavisse. Pochette typiquement Dixiefrog, photos de Patricia de Gorostarzu vieillies à l’ancienne par le fidèle Bruno Boussard, la surprise est ailleurs. La surprise, elle est dans ces tentatives d’aller justement ailleurs musicalement, trouver un second souffle pour mieux rebondir et avancer, car le groupe ne manque pas d’ambition. La musique se fait plus Heavy sur cet album, plus Rock et moins Blues, et paradoxalement jamais le groupe n’a autant travaillé sur les voix, sur les ambiances, comme ici. Le morceau le plus réussi, celui qui résume le mieux le talent de ce groupe car il en contient tous les ingrédients, c’est le dernier de l’album, ‘Memento Mori’. Section rythmique de béton, sur un tempo très difficile à tenir, un Hervé Joachim parfaitement maître de sa voix, des arrangements travaillés (mention à Damien Cornelis qui s’affirme comme un clavier incontournable sur la scène française) et un guitar héro, le Régis déjà cité, qui magnifie la fin du morceau de manière extraordinaire (attention à la justesse dans les tirés quand même, hein le papy !). Celui qui ne craque pas sur ce titre est de bien mauvaise foi… Pour le reste, on a du Rock’N’ Roll (‘Fr-Fr-Fr-Frustrated’, ‘She’s Running Away’), du Hard-Rock à l’ancienne (‘Insane’, très Led Zep, ou ‘What You See Is What You Get’), des ballades aussi, qui s’énervent à la fin (‘That Will be’) ou pas (‘Who Holds The Key’), des trucs à la Queen (‘All Together Now’), des trucs à la Cool (‘Dark Room’) et plein de petites surprises que je vous laisse découvrir. Comme ces chœurs sur ‘Tell Meeeee’, par exemple. C’est simple, le Blues Power Band a réussi ce cap du troisième album. C’était pas évident, combien s’y sont cassé les dents? Maintenant la porte est grande ouverte. La suite de l’aventure va être passionnante. Hein, Xavier?

Frenchy
Paris-Move

 

Entrée tonitruante chez Dixiefrog de la bande du BPB. Hervé ‘Bannish’ Joachim au chant, Pascal Guegan aux guitares et au chant, Régis ‘Papygratteux’ Lavisse aux guitares, aux percussions et au chant, Nicolas Paullin à la basse, Olivier Picard ‘Bathus’ à la batterie et aux percussions et Damien Cornelis aux claviers nous balancent leur nouveau-né dans les gencives et il y en a quelques unes qui se déchaussent par la même occasion! Inutile d’aller chercher à qui et à quoi cela ressemble, contentons nous d’écrire que toutes les influences majeures ont parfaitement été assimilées. Car s’il y avait la connotation blues dans le nom du groupe, Blues Power Band, la coloration bleue s’est un tantinet estompée au fil des jours… Mais nul ne s’en plaindra, tant le groupe a renouvelé son genre. Mais ce faisant, il est notable de remarquer que ce n’est, non plus, pour refaire du Rock ’n’ Roll ou autre chose à la mode d’untel ou untel. C’est davantage pour troisièmemillénariser ce qui s’est fait de mieux le siècle passé. D’ailleurs les zicos ne cherchent pas à le nier puisqu’ils ont été jusqu’à se faire confectionner par Bruno Boussard et ses fidèles archers une couverture de pochette vintage à l’ancienne, faussement usée et écornée par de multiples manipulation. Sans oublier les superbes clichés des musiciens faits par Patricia de Gorostarzu (et non vieillis) que l’on découvre en ouvrant le digipack.
Bienvenue dans le troisième millénaire de la musique. Groove, beat et riff à tous les étages.

Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine