Blues-Rock |
Comme nous vous l’annoncions lors de la parution de leur premier album studio sous cette appellation (chroniqué ICI en février dernier), Blood Brothers est l’enseigne sous laquelle les deux guitar slingers Mike Zito et Alberto Castiglia ont résolu d’unir leurs forces. Produit par Mike en personne et mastérisé par Kid Andersen, ce live capté à White Rock (en Colombie Britannique) exsude un enthousiasme et un plaisir de jouer palpables. Introduit par le très fogertyien “Hey Sweet Mama” (signé Zito, dans la veine du “Rockin’ All Over The World” de daddy John), il embraye sans réprimer la moindre once d’énergie (et sur un riff réminiscent du “Help Me” de Rice Miller) avec le “Tooth And Nail” de Tinsley Ellis, donnant lieu à quelques jolies passes d’armes entre nos deux complices, qui y alternent à nouveau contrechants à l’unisson, saillies de slide fumante et licks de médiators fébriles. En parfaite complémentarité (Albert sur Gibson SG et Mike sur Fender Telecaster), nos compadres interprètent une dizaine des titres de leur récent album studio, resserrés au format sextet (avec les batteurs Ephraïm Lowell et Matt Johnson, le bassiste Doug Byrkit et le claviériste Lewis Stephens), auxquels ils ajoutent la cover du “Rockin’ In The Free World” de Neil Young et Frank Sampedro, ainsi que le “Gone To Texas” que Mike publia en 2013 sur son album éponyme (pour y citer le “Jessica” des Allmans sur sa coda). Dédié par Mike à son épouse récemment terrassée par la maladie, le poignant “In My Soul” prend ici une dimension rageusement blessée: un climax d’émotion. Dans le même esprit Skynyrd/ Allmans, le “A Fool Never Learns” de Fred James reçoit une similaire onction fiévreuse, avant que la ballade “A Thousand Heartaches” d’Albert ne vienne calmer le jeu. Si sa version studio accueillait certes Joe Bonamassa, Albert n’a cependant besoin de nul special guest pour l’illuminer de deux soli des plus lyriques. La touche southern blues-rock brûlante se prolonge au fil de “No Good Woman”, “My Business” (de John Hiatt) et “You’re Gonna Burn” (à nouveau signé Fred James), ainsi que de l’instrumental prodigieux “Hill Country Jam” (où s’illustrent notamment l’orgue Hammond de Lewis Stephen, la basse de Doug Byrkit et le duo de batteurs). Amateurs de live blues rock albums d’anthologie, ne boudez pas votre plaisir: cette rondelle se glissera sans difficulté sur votre top-shelf, parmi les historiques “One More From The Road”, “At The Fillmore” et “Live At The Ramblin’ Man Fair” des Kentucky Headhunters (chroniqué ICI). Quand un combo aussi tight-knit se place au service de solistes de ce calibre, c’est pyrotechnie et fête nationale à chaque écoute.
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, November 27th 2023
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